La fin de la pandémie avait marqué un très net coup d’arrêt à une séquence d’expansion météorique, bien entrevu par Zonebourse puisque nous prévenions début 2024 que les anticipations du management de Zalando — qui, fin 2021, annonçait viser un volume de marchandises écoulées via sa plate-forme de €30 milliards en 2025 — semblaient intenables.

A sa décharge, ce volume avait cru à un rythme annualisé de 25% entre 2014 et 2021 ; il était donc tentant d’extrapoler la tendance. Mais fin 2024, Zalando n’est parvenu qu’à la moitié de cet objectif trop ambitieux, avec un volume de marchandises écoulées de €15 milliards ; tandis que tous les indicateurs de performance — nombre d’utilisateurs, panier moyen, fréquence d’achat, etc. — ont eux aussi cessé de progresser. 

L’avertissement de Zonebourse s’accompagnait cependant de félicitations appuyées pour la gestion réaliste et rigoureuse dont a toujours fait preuve l’équipe de direction de Zalando. L’exploit est d’autant plus notable que l’environnement concurrentiel dans lequel évolue le groupe allemand demeure redoutable, face entre autres à la domination d’Amazon et à l'inarrêtable montée en puissance de Vinted. 

A ce titre, il faut saluer le profit d’exploitation de Zalando qui double sur les douze mois de l’année 2024 grâce à une hausse des frais prélevés aux marques et marchands qui utilisent sa plate-formes. Hausse manifestement bien absorbée par cette clientèle d’un côté, même si elle a peut-être contribué à freiner la croissance de l’autre.

La génération de cash-flow se normalise après les distortions causées par la pandémie. Dans les grandes lignes, nos analystes calculent un profit cash — ou cash-flow libre — de €200 millions environ sur 2024, orienté pour moitié vers des rachats d’actions et pour l’autre moitié vers le désendettement du groupe et le rachat de ses obligations convertibles.