La Commission fédérale des Communications (FCC) doit rejeter la demande déposée par China Mobile en 2011 afin de proposer des services de télécommunication entre les Etats-Unis et d'autres pays, indique l'Administration nationale des télécommunications et de l'information (NTIA) sur son site internet.

"A l'issue d'un long examen avec China Mobile, les inquiétudes concernant les risques accrus en matière de respect du droit américain et des intérêts de la sécurité nationale n'ont pu être levées", déclare David Redl, secrétaire adjoint aux communications et à l'information du département du Commerce, dont la NTIA fait partie.

Dans sa recommandation, la NTIA observe que son évaluation repose "en grande partie sur le bilan des activités de renseignement et d'espionnage économique de la Chine ciblant les Etats-Unis, ainsi que sur la taille et les ressources techniques et financières de China Mobile".

La NTIA ajoute que l'opérateur est "assujetti à l'exploitation, l'influence et le contrôle du gouvernement chinois" et que sa demande pose "des risques importants et inacceptables pour la sécurité nationale et l'application de la loi dans l'environnement de sécurité nationale actuel".

Premier opérateur téléphonique mondial avec 899 millions de clients, China Mobile est détenu à 73% par une société publique chinoise. L'opérateur n'a pas répondu aux sollicitations de commentaires.

Vers 05h40 GMT, son titre cédait 2,37% à la Bourse de Shanghai.

Ramakrishna Maruvada, analyste chez Daiwa Securities, juge toutefois "très minime" l'impact de la décision américaine sur les activités de China Mobile car le groupe tire la plupart de ses revenus du marché intérieur.

Selon lui, il faut mettre cette décision en parallèle avec les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

La requête formulée par la Maison blanche intervient alors que Pékin et Washington ont engagé un bras de fer commercial qui pourrait à terme dégénérer en guerre commerciale.

Les Etats-Unis doivent mettre en application vendredi des droits de douane sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits chinois, ce à quoi Pékin devrait répondre par ses propres taxes.

ZTE, le numéro deux chinois des équipementiers télécoms, a été contraint de mettre fin à l'essentiel de ses opérations en avril à la suite de sanctions américaines dans le cadre d'une infraction en lien avec l'Iran et la Corée du Nord. Depuis le groupe chinois, qui s'est acquitté d'une amende et a remanié l'intégralité de son conseil d'administration, tente de reprendre ses opérations aux Etats-Unis.

Mais l'accord obtenu avec l'administration Trump est cependant menacé par un projet de loi du Sénat américain visant à réimposer l'interdiction de vendre au groupe télécoms chinois des composants américains.

(Rédaction de Pékin, Brenda Goh à Shanghai et Sijia Jiang à Hong Kong, Nicolas Delame et Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Brenda Goh et Sijia Jiang