Paris (awp/afp) - Les marchés financiers mondiaux font montre de prudence lundi, pris entre optimisme face à l'engagement de la Chine à poursuivre la relance du pays et inquiétudes sur le plan géopolitique après la chute du régime syrien.
Les membres du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, organe de décision clé, ont annoncé vouloir poursuivre la relance du pays et adopter "une politique monétaire légèrement assouplie", ouvrant la porte à un changement très attendu par les investisseurs.
Il s'agit du "premier changement de position majeur depuis 2011", appuie Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés de IG France.
Selon lui, "ces annonces montrent implicitement la volonté des autorités de parvenir à une croissance de 5% en 2025 mais aussi et surtout de contrer les risques domestiques liés à la future politique commerciale américaine".
Hong Kong a bondi de 2,76% à la clôture dans le sillage de ces annonces.
En Europe, vers 12H40 GMT, la Bourse de Paris gagnait 0,56% et Londres 0,54% tandis que Francfort était stable 0,05%. En Suisse, le SMI perdait 0,15%.
Les valeurs du luxe, très exposées au marché chinois, profitaient de l'optimisme suscité par Pékin: à Paris, LVMH prenait 2,59%, Hermès 1,55% et Kering 3,51%. A Milan, Salvatore Ferragamo s'envolait de 6,54%.
A Wall Street, les contrats des trois principaux indices laissaient présager d'une ouverture stable après avoir terminé vendredi sur de nouveaux records pour le S&P 50 et le Nasdaq.
Les investisseurs scrutent aussi le Moyen-Orient, après que Bachar al-Assad, qui était au pouvoir depuis 24 ans en Syrie, a fui le pays dimanche, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes.
"Il n'y a pas de conséquences immédiates pour le pétrole, si ce n'est que la position de l'Iran et de la Russie dans la région est considérablement affaiblie", précise Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
La Russie est le second producteur mondial de brut tandis que l'Iran fait partie des dix premiers et possède les troisièmes réserves prouvées.
Vers 12H35 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain gagnait 1,32% à 68,09 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 1,17% à 71,95 dollars.
L'actualité du reste de la semaine est partagée entre indice d'inflation américaine et décisions de politique monétaire des banques centrales, "avec en particulier la Banque centrale européenne (BCE)" jeudi, note Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM.
"Une nouvelle baisse de taux de 25 points de base", portant son principal taux directeur "à 3% est largement attendue", a-t-il détaillé.
La Chine enquête sur le géant américain des puces Nvidia
La Chine a lancé une enquête sur le géant américain des puces Nvidia pour violation présumée des lois antimonopole, a annoncé la télévision d'Etat CCTV.
La procédure contre le champion des semi-conducteurs a été initiée par les services publics de régulation des marchés, selon CCTV. Dans les échanges avant l'ouverture de la séance boursière, Nvidia reculait de 1,78% à New York.
L'Allemagne au chevet de Thyssenkrupp
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat à sa réélection, a évoqué vendredi un plan pour sauver l'industrie de l'acier, sans exclure une participation de l'État dans le géant Thyssenkrupp (+3,37% à Francfort).
La branche acier de Thyssenkrupp a annoncé fin novembre vouloir supprimer 11.000 emplois sur 27.000 d'ici 2030 et réduire la production de ses hauts fourneaux, en raison de la concurrence chinoise et de la transition écologique coûteuse, après des résultats annuels en berne.
Le bitcoin lâche un peu de lest
La plus célèbre des cryptomonnaies, le bitcoin, reculait de 1,77% à 98.316 dollars vers 12H35 GMT après avoir dépassé la semaine dernière le seuil des 100.000 dollars.
Le bitcoin reste à des niveaux TR7S élevés et affiche un gain de plus de 130% depuis le 1er janvier.
Sur le marché des changes, la devise américaine était stable (-0,06%) face à la monnaie unique, à 1,0562 dollar pour un euro.
afp/al