Selon ce projet, Poste, qui bénéficie du soutien de l'État et qui, au fil du temps, a étendu ses activités au-delà de son cœur de métier, à savoir le courrier et les colis, pour se lancer dans les paiements, les services haut débit et la fourniture d'énergie, conserverait une participation minoritaire dans PagoPA.
Toutefois, Poste et la Monnaie remettent en question le prix de 500 millions d'euros fixé par le conseiller du Trésor KPMG pour la société détenue par le Trésor, ont déclaré à Reuters des sources qui ont souhaité rester anonymes.
La Monnaie et Poste ont obtenu l'accès aux données financières de PagoPA afin de clarifier ses comptes, alors que des doutes subsistent quant à la viabilité de son plan d'affaires pour justifier cette valorisation, ont indiqué les sources.
Les parties concernées n'ont pas été immédiatement disponibles pour commenter ou ont refusé de le faire.
PagoPA, qui a traité cette année des paiements destinés à l'administration publique italienne pour un montant de 33 milliards d'euros, est appelée à jouer un rôle de premier plan dans les efforts du gouvernement italien pour mettre en place un portefeuille numérique via l'application IO. Cette application permet aux Italiens de stocker à la fois des documents officiels, notamment leur identité numérique pour accéder aux services publics en ligne, mais aussi leurs paiements.
Les banques italiennes craignent que Poste utilise PagoPA pour renforcer sa position sur le marché des paiements numériques, alors qu'elles doivent faire face à la présence croissante de géants technologiques tels qu'Alphabet, propriétaire d'Apple et de Google, ou PayPal. L'utilisation croissante des stablecoins, un type de cryptomonnaies conçues pour maintenir une valeur constante, est également un sujet de préoccupation pour les banques européennes, car elles offrent aux particuliers un moyen de paiement pour les transactions transfrontalières, sans qu'il soit nécessaire de disposer d'un compte bancaire.
(1 dollar = 0,8691 euro) (Reportage d'Elvira Pollina à Milan et Giuseppe Fonte à Rome ; édité par Sharon Singleton)