Block 1 : Les actualités essentielles
Kraken et Coinbase s’implantent en Europe avec de nouvelles licences
Les plateformes américaines Kraken et Coinbase renforcent leur présence en Europe en obtenant des licences leur permettant d’opérer légalement. Kraken décroche une licence MiFID de l’Union européenne, élargissant ainsi son offre de produits dérivés. Coinbase obtient une licence VASP au Royaume-Uni, essentielle pour proposer des services liés aux devises fiat. L’Europe devient une terre d’expansion stratégique avec l’entrée en vigueur de MiCA, poussant les entreprises crypto à se conformer aux nouvelles exigences réglementaires. Kraken et Coinbase affirment leur engagement envers un cadre sécurisé et régulé, visant à attirer le prochain milliard d’utilisateurs de cryptomonnaies.
Kraken double ses revenus et envisage une entrée en bourse
L’exchange crypto Kraken a enregistré une croissance fulgurante en 2024, doublant ses revenus pour atteindre 1,5 milliard de dollars, selon Bloomberg. Avec 2,6 millions de comptes actifs et 42,8 milliards de dollars d’actifs sous gestion, la plateforme continue de s’imposer sur le marché. Kraken prévoit désormais de publier des rapports financiers trimestriels pour préparer son introduction en bourse, une démarche facilitée par un environnement politique plus favorable sous l’administration Trump. L’exchange a également contribué financièrement à la campagne présidentielle de Donald Trump, misant sur une régulation plus souple pour les cryptomonnaies.
Musk It : le memecoin du père d’Elon Musk peine à convaincre
Depuis décembre 2024, une mystérieuse cryptomonnaie nommée Musk It (MUSKIT) a été lancée par Errol Musk, le père d’Elon Musk, pour financer un think tank baptisé Musk Institute. Malgré l'association au nom Musk, le projet n’a pas décollé, notamment en raison de l'absence de soutien d’Elon Musk et d’un manque de transparence sur l'utilisation des fonds. Développé par une société crypto anonyme basée au Moyen-Orient, le token est passé de 0,06 $ à 0,01 $ avant de remonter brièvement. Aujourd’hui, il se négocie à 0,027 $, avec une capitalisation de 27,5 millions de dollars, bien loin des 150 millions espérés.
La Fédération Européenne de Squash adopte Bitcoin pour les JO 2028
La Fédération Européenne de Squash (FSE) devient la première fédération sportive à intégrer le Bitcoin dans sa gestion financière. Cette initiative vise à “moderniser sa trésorerie, dynamiser sa campagne de dons et attirer de nouveaux investisseurs avant les JO de Los Angeles 2028”. La FSE utilisera BTCPay Server pour accepter des paiements en bitcoins, renforçant ainsi la “transparence financière et l’engagement communautaire”. Inspirée des partenariats blockchain dans le football, cette stratégie pourrait attirer des sponsors et servir d'exemple à d'autres fédérations sportives.
BlackRock prépare un ETF Bitcoin en Europe après le succès de son IBIT aux États-Unis
Après le succès fulgurant de son ETF Bitcoin américain (IBIT), qui gère déjà 58 milliards de dollars, BlackRock s’apprête à coter un produit similaire en Europe. Le fonds pourrait être domicilié en Suisse et commercialisé dès ce mois-ci, marquant la première incursion de BlackRock sur le marché crypto européen. Son PDG, Larry Fink, a récemment vanté le Bitcoin comme "protection contre la dépréciation monétaire" lors du Forum de Davos. Avec la réélection de Donald Trump, la demande pour les actifs numériques a explosé, propulsant le bitcoin à un record de 109 241 dollars. L’Europe, bien que moins développée que les États-Unis en matière d'ETF crypto, attire de plus en plus d’investisseurs institutionnels.
Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine
Trump et la machine à cash du $TRUMP : 100 millions en frais de transaction en deux semaines
Le président Donald Trump n’a pas seulement lancé une cryptomonnaie. Il a déclenché un véritable raz-de-marée financier. En moins de deux semaines, les entités derrière le jeton $TRUMP ont récolté près de 100 millions de dollars en frais de transaction, selon les estimations croisées de trois sociétés d’analyse blockchain, dont les très réputées Merkle Science et Chainalysis. Une manne considérable pour les créateurs de ce jeton même, alors que des dizaines de milliers de petits investisseurs y laissent des plumes.
L’engouement a été fulgurant : lancé le 17 janvier, $TRUMP a atteint une capitalisation vertigineuse de 14,5 milliards de dollars en seulement deux jours, à la veille de l’investiture de Trump. Depuis ? Une chute de plus de deux tiers de sa valeur. Mais pendant ce temps, les frais de transaction ont continué à s’accumuler, générant une fortune en coulisses.

Zonebourse
Qui tire les ficelles de $TRUMP ?
L’une des pièces centrales de cet empire crypto n’est autre que CIC Digital, une société appartenant à Trump. Sur le site officiel de la cryptomonnaie, on peut lire que CIC Digital “recevra des revenus de trading dérivés des activités de trading”. Mais impossible de savoir avec certitude si Trump touche directement une part de ces revenus, ni quelle est la répartition exacte des gains entre les autres entités impliquées.
Ce qui est certain, c’est que les créateurs du memecoin encaissent une part des frais de négociation via Meteora, une plateforme d’échange DeFi peu connue sur laquelle $TRUMP a été initialement listé.
Derriere cette machine à cash, on retrouve des gagnants et des perdants. Chainalysis a identifié une cinquantaine d’adresses de portefeuilles ayant réalisé plus de 10 millions de dollars de profit sur $TRUMP. Pendant ce temps, 200 000 autres portefeuilles, souvent de petits investisseurs, ont subi des pertes.
🧵1/8 While most wallets holding $TRUMP are retail buyers who have roughly broken even, ~50 whales have a realized profit at a wallet level in excess of >$10M. What else do we know from analyzing $TRUMP and $MELANIA ⛓️on-chain? 👇
— Chainalysis (@chainalysis) January 22, 2025
Trump, le président crypto ?
En entrant à la Maison Blanche, Trump a placé ses actifs dans un trust géré par ses enfants. Son fils, Eric Trump, répondant aux questions de Reuters, s’est félicité de la dynamique de $TRUMP : “Nous sommes fiers de ce que nous accomplissons dans la crypto. $TRUMP est le memecoin le plus en vogue au monde”. Et d’ajouter avec confiance : “Nous ne faisons que commencer”.
Le président lui-même ne cache pas ses ambitions crypto. Il veut faire des États-Unis la “capitale mondiale des cryptomonnaies” et réguler le secteur selon ses propres termes. Un enthousiasme qui n’est pas du goût de tout le monde. Certains experts en éthique et figures du Parti démocrate dénoncent un conflit d’intérêts flagrant. Comme le souligne Richard Briffault, professeur de droit à Columbia : “Il y a un problème éthique à ce qu’il puisse réguler une entreprise dont il tire profit”.
Une fortune difficile à évaluer
L’opacité entoure les finances précises de Trump dans le domaine des cryptos. Selon les données d’Arkham Intelligence, qui est une plateforme avancée d'analyse on-chain spécialisée dans le suivi des transactions blockchain et l'attribution des portefeuilles à des entités identifiables, le président des États-Unis possède un grand nombre de $TRUMP. Il détiendrait exactement 579 290 jetons TRUMP pour une valeur de quasiment 400 000 dollars. Mais ses investissements ne se limitent pas à un seul jeton : Trump a misé sur deux projets de finance décentralisée (DeFi) et possède également une collection de jetons non fongibles (NFT). Mais s'agit-il de l’ensemble des avoirs en cryptomonnaies du président, ou n’est-ce que la partie émergée de l’iceberg ?

L’empire du meme coin $TRUMP est par ailleurs soigneusement dissimulé derrière une structure opaque de sociétés à responsabilité limitée. Fight Fight Fight, une entité enregistrée dans le Delaware, possède le site officiel de $TRUMP, gettrumpmemes.com.
Une impressionnante réserve de jetons
L’analyse on-chain révèle que la totalité de l’offre de $TRUMP s'élève à un milliard de jetons, qui seront progressivement mis en circulation sur 36 mois. Pour l’instant, seuls 200 millions de jetons ont été distribués, les 800 millions restants étant toujours entre les mains de Fight Fight Fight et CIC Digital. Leur valeur actuelle ? Près de 16 milliards de dollars.

Concernant les frais de transaction, c’est sur Meteora que tout se joue. Cettte plateforme de finance décentralisée (DeFi - Decentralized Finance) permet aux créateurs de jetons de percevoir des frais de transaction en offrant de la liquidité. En clair, ils placent une partie de leurs jetons dans des pools de liquidité, qui permettent aux traders d’acheter et vendre plus facilement.
Meteora, qui affiche sur son site la promesse de permettre à n’importe qui de “créer un memecoin et de percevoir des commissions à vie”, a vu $TRUMP devenir son actif le plus lucratif. Les frais ont été évalués entre 86 et 100 millions de dollars par les sociétés d’analyse blockchain.
Une chose est sûre : $TRUMP est devenu une véritable machine à cash pour ses créateurs. Reste à savoir si cette mécanique tiendra sur le long terme ou si, comme tant d’autres memecoins avant lui, elle finira par s’effondrer sous le poids de sa propre spéculation.
Block 3 : Tops & Flops
Palmarès des cryptomonnaies
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Block 4 : Lectures de la semaine
Les premiers investisseurs dans le memecoin de Donald Trump auraient été prévenus, affirment les experts (Wired, en anglais)
Le monde selon Marc Andreessen (Wired, en anglais)
Le problème avec $TRUMP (The Atlantic, en anglais)
La cryptomonnaie sauvera-t-elle le dollars ? (Project Syndicate)