La BCE a lancé un nouveau programme d'achat d'obligations de 750 milliards d'euros, à l'issue d'une réunion imprévue mercredi soir, dans le but d'endiguer la déroute financière provoquée par l'épidémie de coronavirus, qui broie l'économie de la zone euro.

Autrement dit, la BCE s'est engagée à agir là où il le faudra le plus, quitte à amplifier ses rachats de dette italienne pour alléger la pression exercée sur le pays actuellement le plus touché par la crise sanitaire liée au coronavirus.

Cette décision, qui a permis d'atténuer les tensions sur le marché obligataire, était toutefois contestée par plusieurs membres du conseil des gouverneurs, selon les sources de Reuters.

Les objections sont notamment venues des gouverneurs allemand et néerlandais, traditionnellement opposés au principe de l'assouplissement quantitatif.

Qualifiée par une des sources de "gens de Weimar", cette minorité redoute que la BCE se transforme en instrument de financement pour les gouvernements de la zone euro.

S'ils ont effectivement contesté le principe d'un relèvement des limites, les gouverneurs minoritaires ont admis que la BCE avait besoin de frapper un grand coup pour rassurer les acteurs économiques et les investisseurs, ont dit les deux sources qui s'exprimaient sous le sceau de l'anonymat.

Christine Lagarde a pour sa part dit avoir constaté l'existence d'une majorité claire et le projet a été adopté.

(Avec la contribution de Frank Seibelt; version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)

par Francesco Canepa et Balazs Koranyi