PARIS, 20 novembre (Reuters) - Les taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) ont atteint un plateau où ils devraient se maintenir au cours des prochains trimestres, a déclaré lundi François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, jugeant prématuré de spéculer sur une baisse des taux.
La BCE a mis fin à une séquence de 10 hausses consécutives le mois dernier en laissant ses taux inchangés, poussant les investisseurs à s'interroger sur le moment où des baisses de taux pourraient avoir lieu.
"Il n'y a pas que des sommets et des descentes : il y a aussi des plateaux, où l'on peut ressentir les effets de l'altitude et apprécier la vue", a déclaré François Villeroy de Galhau, qui est également gouverneur de la Banque de France.
"C'est probablement ce que nous ferons lors des prochaines réunions (de politique monétaire de la BCE) et des prochains trimestres", a-t-il dit à la Society of Professional Economists de Londres.
Le conflit dans la bande de Gaza et les variations des prix du pétrole ne semblent pas enrayer la baisse de l'inflation, même s'il faut s'attendre à des fluctuations au cours des prochains mois, a-t-il souligné.
La BCE s'est donnée pour objectif de ramener l'inflation dans la zone euro autour de 2% d'ici 2025, même si Villeroy de Galhau insiste sur le fait que ce chiffre doit être vu comme un ordre de grandeur, pas une cible à la virgule près.
Alors que l'inflation a diminué rapidement ces derniers mois à mesure que l'économie de la zone euro ralentissait, le membre du conseil des gouverneurs juge plus probable un "atterrissage en douceur" qu'une entrée en récession.
Même si les taux d'intérêt devraient rester aux niveaux actuels dans un avenir proche, Villeroy de Galhau a estimé qu'il pourrait être nécessaire de mettre fin aux rachats d'obligations du Programme d'achats d'urgence face à la pandémie (PEPP) avant la date prévue, fin 2024.
Il a ajouté qu'à l'avenir, la BCE pourrait avoir besoin de renouer avec une forme de planification en matière de taux d'intérêt, à condition que cela ne lui lie pas les mains.
"Les banques centrales doivent être prévisibles, mais pas contraintes par leurs engagements", a-t-il souligné. (Rédigé par Leigh Thomas, version française Tangi Salaün)