New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait modestement dans le vert jeudi, en attendant des données sur l'inflation et une réunion de la banque centrale américaine la semaine prochaine.

L'indice Dow Jones grappillait 0,08% et le S&P 500 0,09% tandis que le Nasdaq prenait 0,31% vers 14H10 GMT.

La veille, les investisseurs avaient délaissé les grands noms de la "tech" dans un mouvement de rotation vers les petites capitalisations.

Le Nasdaq avait ainsi chuté de 1,29% à 13.104,89 points. L'indice Dow Jones avait avancé de 0,27% à 33.665,02 points et l'indice élargi S&P 500 avait cédé 0,38% à 4.267,52 points.

"Il serait faux de croire qu'il ne se passe pas grand chose sur le marché", estimait Patrick O'Hare de Briefing.com dans une note.

"Le marché se porte en fait mieux que bien car l'argent se détourne des méga-capitalisations pour (...) les actions à petites capitalisations", a-t-il souligné. "On ne sait pas très bien cependant si cette rotation est un ajustement tactique ou si c'est une transition structurelle qui reflète une confiance croissante dans les perspectives économiques", ajoutait l'analyste.

Jeudi, l'indice Russell 2000, qui regroupe les petites capitalisations et qui n'a cessé de progresser depuis une semaine pour atteindre un plus haut depuis trois mois, a ouvert en repli de 0,93%.

Parmi les rares indicateurs de la semaine, les demandes d'allocations chômage ont bondi à 261.000 pendant la semaine du Memorial Day contre 233.000 la semaine d'avant, soit la plus forte hausse depuis octobre 2021.

"L'impact de cet indicateur qui peut être volatil dans ces périodes de jours fériés, est minimal sur la politique monétaire", a jugé Matt Martin d'Oxford Economics.

"Nous nous attendons toujours à ce que la Fed fasse une pause dans les hausses de taux à la réunion de juin mais des relèvements supplémentaires sont possibles si le marché du travail et l'inflation ne coopèrent pas", a-t-il ajouté.

Ce sentiment que la Fed pourrait ne faire qu'une courte pause dans ses tours de vis a été renforcé après la hausse des taux surprise effectuée mercredi par la Banque du Canada.

Du Canada: fumée et hausse de taux

"La fumée n'est pas la seule chose qui nous arrive du Canada cette semaine", ont ironisé les analystes de Schwab alors que le nord-est des Etats-Unis est envahi d'un brouillard nocif pour la qualité de l'air provoqué par des centaines d'incendies au Canada.

"Une hausse des taux au Canada a inquiété Wall Street mercredi mais d'une façon générale, le marché reste confiant dans l'idée d'une pause mercredi prochain" de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed), ont ajouté les analystes de Schwab.

Selon les projections de CME Group basées sur les produits à terme, il y a 74% de chances pour que la Fed laisse son taux au jour le jour en l'état entre 5% et 5,25% à l'issue de sa réunion monétaire le 14 juin.

Parmi les valeurs, Gamestop, le titre très volatil du distributeur de jeux video, perdait quasiment 20% à 20,92 dollars après le renvoi de son Pdg Matthew Furlong. Mercredi, le groupe a annoncé un chiffre d'affaires en baisse pour le premier trimestre et une perte de 50 millions de dollars, toutefois bien en dessous de celle du 1er trimestre 2022.

Le groupe d'hôtellerie Wynn Resorts perdait 1,60% vers 14H00 GMT après une dégradation de note d'analystes entraînant à la baisse plusieurs titres liés au tourisme, de MGM Resorts (-1,25%) au groupe Marriott International (-0,98%).

Le constructeur de véhicules électriques haut de gamme Lucid a affirmé, par la voix de son directeur des opérations en Chine, que la marque s'apprêtait à entrer sur le marché chinois. L'action de Lucid prenait plus de 2%.

Le groupe de logiciels Adobe grimpait de 3,54% après avoir annoncé offrir un accès à son outil d'intelligence artificielle Firefly, créateur d'images, à ses plus gros clients.

En Europe, les données d'Eurostat de janvier à mars ont montré que la zone euro était entrée en récession avec un PIB en recul de 0,1% pour les 20 pays partageant la monnaie unique, comme au quatrième trimestre 2022.

Sur le marché obligataire, les taux américains à dix se détendaient à 3,75% contre 3,79% la veille.

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