Rio de Janeiro (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil a abaissé mercredi son taux directeur à 2,25%, un nouveau plancher historique avec une réduction importante de 0,75 point, pour relancer une économie plombée par la pandémie de coronavirus.

Il s'agit de la huitième réduction consécutive de ce taux, dans l'espoir de relancer les investissements et la consommation tandis que l'inflation est maîtrisée.

Le comité de politique monétaire de la Banque centrale (Copom) a estimé dans un communiqué que "la conjoncture actuelle réclamait une stimulation monétaire plus élevée que la normale", tout en soulignant que la marge pour une prochaine réduction du taux était réduite.

Toute décision prise à l'avenir dépendra "de l'impact de la pandémie et des mesures (du gouvernement) pour stimuler le crédit" et la consommation.

Pour André Perfeito, du cabinet de consultants Necton, la Banque centrale devrait abaisser le taux directeur de 0,25 point, à 2%, lors de la prochaine réunion du Copom, le 5 août.

Le Brésil vient d'enregistrer une inflation négative deux mois de suite, en avril (-0,31%) et en mai (-0,38%).

Le PIB a reculé de 1,5% au premier trimestre, mais la contraction devrait être bien plus importante dans les mois à venir, la Banque mondiale tablant sur une récession de 8% de la première économie d'Amérique Latine en 2020.

La production industrielle a déjà fortement chuté, de 18,8% en avril par rapport à mars.

Malgré les réductions successives du taux directeur, le crédit n'a pas été facilité.

Le Brésil est un des pays au monde où il est le plus difficile d'emprunter, avec un taux moyen à 13% pour les entreprises.

Le Brésil est le deuxième pays au monde le plus touché par le coronavirus, après les Etats-Unis, avec officiellement plus de 45.000 décès et plus de 920.000 cas confirmés.

Ce pays de 212 millions est miné par l'absence d'une politique nationale de lutte contre la pandémie, que le président d'extrême droite Jair Bolsonaro ne cesse de minimiser, remettant en cause les mesures de confinement prises par les gouverneurs des Etats.

"Ces tensions politiques sont très mal vues par les investisseurs, qui ont besoin de stabilité", estime Mauro Rochlin, professeur d'Economie de la fondation Getulio Vargas.

afp/rp