"Nous ne comptons par sur une reprise à très court terme. Nous attendons encore 12 à 18 mois d'activité calme, telle qu'on la connaît actuellement", a déclaré mardi à la presse Colin Dyer. "Nous estimons que la confiance va reprendre à mi-2009 au plus tôt."

Ceci dit "certains investisseurs expérimentés n'attendront pas le creux de la vague" pour revenir sur ces marchés.

"Il y a encore beaucoup de capitaux qui s'intéressent à investir sur le marché mondial, sauf qu'ils adoptent une certaine prudence en raison de la décroissance économique."

Sur ses 155 milliards de dollars sous gestion, Jones Lang Lasalle Investment Management cherche à placer 15 milliards au niveau mondial à l'heure actuelle, dont les deux tiers en Extrême-Orient, a précisé Colin Dyer à des journalistes.

Suite à la crise des marchés du crédit, l'activité en immobilier de bureaux a chuté partout dans le monde depuis le début de l'année, de 57% à Paris et de 82% aux Etats-Unis.

Cette contraction de l'activité, déclenchée par la crise financière mondiale, touche les marchés partout dans le monde, à l'exception de Moscou, de l'Inde et du Brésil où les opérations sont largement financées par des fonds propres, a-t-il souligné.

"Le crédit immobilier est en phase au niveau mondial. La crise a commencé aux Etats-Unis et s'est répandu rapidement en Europe, puis en Asie", a-t-il déclaré, rappelant que tous les pays du monde étaient touchés à partir de février 2008.

"C'est étonnant: par rapport aux cycles précédents où le décalage (d'un pays à l'autre) était de 12 à 18 mois, voire deux ans, aujourd'hui il est de six mois", a-t-il fait remarquer.

"On peut parler d'un marché qui est devenu global au point qu'on est très en phase partout dans le monde", a-t-il ajouté.

En dix mois, les prix ont baissé de 15-20% à Paris, de 20% aux Etats-Unis et de 25% à Londres. A Paris, la hausse des rendements a été jusqu'ici d'un peu moins de 100 point de base pour les bureaux dans le quartier central des affaires et jusqu'à 200 points de base dans la logistique et les locaux industriels, a précisé Benoît du Passage, PDG de JLL pour l'Europe du Sud.

Outre son caractère global et simultané, la crise actuelle n'est pas comparable à celle des années 1990 qui avait duré sept ans dans la mesure où il n'y a pas d'offre excédentaire, selon les dirigeants du groupe de conseil et d'investissement.

"Je ne pense pas que l'on puisse comparer cette crise à celle de 1990: il n'y a pas d'excès d'offre et la correction est beaucoup plus rapide", a déclaré Benoît du Passage.

"Il n'y a pas eu d'activité de construction exagérée alors que dans les années 1980-1990, on s'est retrouvé avec un surplus d'espace juste au moment où la croissance ralentissait", a souligné de son côté le président du directoire de JLL.

De ce fait, "la demande (de bureaux en location) reste assez soutenue, ce qui est un élément fondamental positif pour le marché immobilier", a-t-il dit, ajoutant que dans aucune ville au monde, le taux de vacance est "exagérément élevé".

Dans ce contexte, on assiste à une stabilisation des loyers, voire une légère décroissance des loyers, a-t-il ajouté.

Juliette Rouillon, édité par Jean-Michel Bélot