• L’accord sur le Brexit pourrait faire vaciller le secteur EV en Grande-Bretagne

Partout en Europe, le secteur automobile a marqué un recul de sa production de 25% en 2020 pour revenir à un plus bas inédit depuis les années 80. Les professionnels du secteur espèrent un rebond de l’activité cette année, notamment au Royaume-Uni où la chute a été importante (-29% de véhicules produits par rapport à 2019). L’association sectorielle SMMT (Society of Motor Manufacturers and Traders) évoque une reprise à un million de véhicules en 2021 : “Le secteur fait face à 2021 avec plus d'optimisme, grâce au déploiement de vaccins et à une clarté dans les relations commerciales avec l'Europe, qui reste de loin notre plus grand marché” (Mike Hawes, DG de SMMT).

Le secteur automobile devrait mieux s’en sortir que d’autres secteurs fortement touchés par la crise en échappant aux droits de douane et de quotas de la “règle d’origine” de l’accord sur le Brexit. Néanmoins cela risque de se compliquer pour les véhicules électriques avec des composants électroniques en pénurie et plus fortement taxés. L'accord commercial post-Brexit prévoit qu'à partir de 2027, les véhicules électriques exportés vers l'UE seront soumis à des droits de douane s'ils ne comportent pas au moins 55% de composants fabriqués au Royaume-Uni ou dans l'UE. M. Hawes souligne qu’il “sera impossible de tenir ses droits de douane si les batteries ne sont pas fabriquées au Royaume-Uni ou dans l'UE”. Quid des constructeurs européens installés au Royaume-Uni ? Certains seront peut-être tentés, à l’image de Stellantis, de quitter le bateau anglais vers un horizon moins taxé.

  • Les Français aime le télétravail MAIS préfèrent le bureau

Cela fait bientôt un an que nous avons à faire face à des situations de distanciation sociale importantes pour lutter contre la pandémie de COVID. Que ce soit en période de confinement strict ou de couvre-feu, la généralisation du télétravail est un fait. Et ce ne sont pas les pauvres analystes juniors de Zonebourse qui diront le contraire. Très tôt, les inconditionnels optimistes du monde des affaires y ont vu un nouveau gisement d’opportunités de réductions des coûts et, en parlant du “monde d'après”, anticipaient l’éclosion d’un  nouveau paradigme. S' il y a du vrai, un an de recul sur la situation permet de tirer des conclusions bien plus nuancées. La Chaire Workplace Management de l’ESSEC a publié une étude dont nous vous communiquons les principales conclusions. En premier lieu, le télétravail a été une expérience globalement nouvelle pour les travailleurs français puisque dans l’échantillon de l’enquête seulement 19% des individus avaient l’habitude de ce mode de travail. À la date du 20 septembre, 37% des répondants à l’enquête poursuivaient le télétravail. Parmi les répondants, 73% souhaiteraient poursuivre l’expérience du télétravail mais comme le soulignent les auteurs de l’étude, le bureau n’a pas dit son dernier mot ! En effet, lorsque l’on demande aux individus de l’échantillon de répartir leur temps de travail, il apparaît que 55% se ferait en entreprise, suivi par le télétravail à la maison (37% du temps). Les préférences s’orientent donc plus vers un mix que vers une dématérialisation stricte de l’entreprise. Mais cette répartition des préférences dépend beaucoup du statut et de la catégorie socioprofessionnelle des répondants comme l’atteste le résumé ci-dessous : 

  • Mario Draghi : La solution à la crise politique et économique de l’Italie ? 

"Super Mario” est de retour avec pour mission cette fois de sortir l’Italie de la crise du Covid-19 mais également de relancer la troisième économie européenne.

Suite à l’échec de Giuseppe Conte pour former une nouvelle majorité au parlement italien, celui-ci se voit obligé de quitter le poste de premier ministre pour être remplacé par Mario Draghi. En effet, le président italien Sergio Mattarella s'est tourné vers l’ancien banquier central européen pour former un nouveau gouvernement technocratique et sortir le pays de la crise politique et ainsi éviter des élections anticipées dans le pays. 

Mario Draghi, homme reconnu et respecté en Italie, doit constituer un nouveau gouvernement capable de faire face aux graves urgences actuelles : les crises sanitaires, économiques et sociales et l’élaboration au plus vite du plan d’utilisation des fonds européens qui doit être présenté à Bruxelles d’ici à fin avril. Pour relancer son économie, Rome table sur le plan de relance européen : le pays en est le premier bénéficiaire et doit recevoir 209 milliards d’euros de fonds européens, dont 80 milliards d’euros en subventions. 

Toutefois, la tâche ne sera pas facile pour Draghi car il doit obtenir 161 voix pour s’assurer de la majorité absolue. Même s’il peut compter sur le soutien de Italia Viva, le Parti démocrate, Forza Italia, et autres groupes minoritaires, cela ne représentent que 131 voix au Sénat sur les 161 minimum. Il devra faire des concessions pour obtenir le soutien de la Ligue mais aussi de quelques sénateurs modérés du Mouvement 5 étoiles (M5S). Le nouvel équilibre semble loin d'être évident.

La nouvelle a toutefois été saluée par la Bourse de Milan, qui a clôturé en forte hausse de 2% à la clôture. Et par les écarts du taux d’emprunt avec ceux de l’Allemagne, à leur plus bas niveau depuis cinq ans. Cependant, le FMI a revu ses prévisions de croissance pour le pays, à la baisse de 5,2 % à 3 % pour 2021, après une récession historique de 8,9 % en 2020. L’Italie ne retrouverait son niveau d’activité d’avant crise que courant 2023 si le plan d’utilisation des 200 milliards est bien validé par Bruxelles.

Prévisions du PIB italien et ses composants  : Source La Commission européenne
  • Et Aussi : 
    • Suite à l’emprisonnement de la figure d’opposition Russe ( Alexeï Navalny), les investisseurs craignent de nouvelles sanctions américaines, ce qui pourrait avoir des conséquences sur les rendements des titres. Dans ce contexte, le ministère des finances aurait suspendu l’émission d’une nouvelle obligation d’Etat à 8 ans, compte tenu de la faible demande. En milieu de matinée, le rendement de l’obligation d’Etat Russe à 10 ans est à 6.28%. 
    • Aujourd’hui la banque d’Angleterre se réunira en comité pour parler de sa politique monétaire. Il ne devrait pas y avoir de changement en ce qui concerne les taux d’intérêts, et les orientations et montants de sa politique de rachat d’actifs, selon Unicredit.