JERUSALEM, 7 mai (Reuters) - Les accusations de corruption contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu n'interdisent pas à celui-ci de former un gouvernement, a déclaré mercredi la Cour suprême israélienne, ouvrant la voie au maintien au pouvoir du chef du Likoud.

Des groupes d'opposition avaient saisi la plus haute juridiction du pays en dénonçant l'accord conclu le mois dernier par Benjamin Netanyahu et son principal rival Benny Gantz dans le but de former un gouvernement d'union nationale pour sortir l'Etat hébreu de la crise politique sans précédent dans laquelle il se trouve.

Ces groupes estimaient que l'inculpation de Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance devait lui fermer les portes du pouvoir.

La Cour suprême a estimé que cet accord ne violait pas la loi et a donc refusé de l'annuler, effaçant un important obstacle pour la coalition gouvernementale que Netanyahu et Gantz prévoient d'officialiser la semaine prochaine.

La décision de la cour intervient alors que les trois élections législatives organisées en moins d'un an, dont la dernière en date le 2 mars, n'ont pas permis de dégager de majorité claire à la Knesset.

A l'impasse politique s'est ajoutée depuis la crise sanitaire liée au coronavirus, et avec elle, des effets néfastes pour l'économie israélienne.

Les 11 juges de la Cour suprême ont expliqué que leur décision, prise à l'unanimité, ne devait "pas être interprétée comme minimisant la gravité des accusations" pesant contre Netanyahu, ajoutant que celui-ci avait droit à la présomption d'innocence.

Le chef du Likoud, inculpé en début d'année pour corruption, fraude et abus de confiance, nie toute malversation. Son procès doit débuter le 24 mai. (Rami Ayyub et Dan Williams; version française Jean Terzian)