CORONAVIRUS-TROISIÈME DÉCÈS EN FRANCE, 191 CAS AU TOTAL

PARIS - Une troisième personne atteinte du nouveau coronavirus est décédée en France, a annoncé lundi le directeur général de la Santé, qui a fait état de 191 cas de contamination à l'échelle nationale, soit 61 de plus que la veille.

La troisième victime décédée était une femme de 89 ans testée en post mortem à l'hôpital de Compiègne, a précisé Jérôme Salomon, lors de son point de presse quotidien.

"Parmi les cas confirmés et isolés, 107 font partie d'une chaîne de transmission ou d'un cas groupé, 38 proviennent de zone à l'étranger où circule le virus et au moins 42 sont en cour d'investigation puisqu'ils ont été rapportés dans la journée", a-t-il poursuivi, signalant l'apparition d'un nouveau foyer dans le Morbihan, autour d'Auray.

Douze régions sont désormais concernées et cinq totalisent plus de dix cas. L'Oise reste le département le plus touché avec 64 cas décelés.

L'UE SE DIT PRÊTE À INTERVENIR POUR PROTÉGER SON ÉCONOMIE

BRUXELLES - L'Union européenne réfléchit à des mesures susceptibles de protéger son économie des retombées de l'épidémie du nouveau coronavirus, ont fait savoir lundi plusieurs de ses dirigeants, alors que le nombre de nouveaux cas et de décès continue d'augmenter. [nL8N2AV55P}

Selon des statistiques publiées par la Commission européenne, il y a près de 2.100 cas enregistrés de contamination par le coronavirus répartis sur 18 des 27 Etats de l'Union et une quarantaine de personnes sont mortes.

L'Union européenne n'a plus connu un tel degré d'inquiétude depuis la crise migratoire de 2015-2016 et la crise financière de 2009-2012.

En Italie, le bilan de l'épidémie s'est établi à 52 morts et plus de 2.000 cas de contamination. L'Allemagne a rapporté 28 nouveaux cas de contamination, pour un total de 157 personnes infectées.

"L'Union européenne est prête à utiliser tous les outils à sa disposition si et quand cela sera nécessaire pour préserver notre croissance", a dit le commissaire européen aux Affaires économiques, Paolo Gentiloni, jugeant que les risques liés au coronavirus apparu en décembre en Chine s'étaient matérialisés et soulignant que les secteurs du transport, de l'automobile et du tourisme faisaient partie des plus touchés.

Son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton, a chiffré ce lundi à un milliard d'euros par mois le manque à gagner pour l'industrie européenne du tourisme depuis janvier.

Le vice-président de la Banque centrale européenne, Luis de Guindos, a de son côté prévenu que l'épidémie mondiale de coronavirus pourrait avoir un impact sur la croissance et assuré que l'institution monétaire se tenait prête à ajuster tous ses instruments si nécessaire pour y faire face.

L'OCDE a réduit sa prévision de croissance dans la zone euro à 0,8% pour cette année contre 1,1% dans sa précédente estimation.

Berlin, Londres et Paris ont proposé à l'Iran de lui fournir une aide de 5 millions d'euros ainsi qu'un appui matériel pour soutenir ses efforts contre le virus.

Un premier cas a été signalé au Maroc et un Français vivant au Sénégal a été testé positif au virus.

La Corée du Sud a rapporté mardi 600 nouveaux cas de contamination, portant à 4.812 le nombre de personnes infectées dans le pays.

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FRANCE

RETRAITES-LA CGT APPELLE À UNE "GRANDE JOURNÉE DE GRÈVE"

PARIS - La CGT a appelé lundi à l'organisation d'une "grande journée de grève et de mobilisation" au surlendemain de la décision du gouvernement de recourir à l'article 49-3 de la Constitution pour faire approuver son projet de réforme des retraites.

Dans un communiqué, le syndicat dénonce une volonté de "couper court aux débats contradictoires à l'Assemblée nationale" et de "profiter d'un problème sanitaire grave pour essayer de régler en catimini un conflit social majeur", évoquant l'épidémie de coronavirus.

Si cet appel à la grève de la CGT et de l'intersyndicale opposée à la réforme des retraites est suivi d'effet, il coïncidera avec l'examen à l'Assemblée nationale de deux motions de censure, la première émanant du groupe Les Républicains et la seconde de l'opposition de gauche composée de La France insoumise, du Parti communiste et du Parti socialiste.

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ISRAËL-LE LIKOUD DE NETANYAHU DONNE EN TÊTE DES LÉGISLATIVES, SANS MAJORITÉ

JERUSALEM - Le Likoud du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu était donné en tête mardi des troisièmes élections législatives en moins d'un an en Israël, mais les sondages réalisés à la sortie des urnes créditaient sa coalition de droite d'un nombre insuffisant de sièges pour disposer de la majorité absolue.

Sur la base des enquêtes initiales réalisées à la sortie des urnes lundi soir pour les trois principales chaînes de télévision israéliennes, Benjamin Netanyahu a revendiqué la victoire sur son principal rival Benny Gantz, à la tête de la formation centriste Bleu et Blanc.

Toutefois des sondages actualisés créditaient le Likoud et ses alliés de droite de 59 des 120 sièges de la Knesset, soit deux de moins que la majorité, laissant envisager le prolongement de l'impasse politique.

Les résultats officiels sont attendus ce mardi.

Un succès de Benjamin Netanyahu, après des élections en avril et septembre derniers n'ayant pas permis la formation d'un gouvernement, serait un symbole de la longévité politique de celui qui est au pouvoir depuis 2009 et a fait campagne avec l'ombre d'un procès pour corruption qui doit débuter ce mois-ci.

"Quelle nuit joyeuse", a dit un Netanyahu rayonnant à une foule de partisans en liesse réunis au siège de campagne du Likoud à Tel Aviv. "Cette victoire a une saveur particulièrement douce, parce qu'elle est contre toute attente (...) Nous avons transformé les citrons en limonade", a-t-il ajouté.

Benny Gantz, qui s'était exprimé auparavant au siège de campagne de son parti, n'a pas concédé sa défaite, estimant que le scrutin pourrait déboucher sur une nouvelle impasse.

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USA 2020-BUTTIGIEG APPORTE SON SOUTIEN À BIDEN AVANT LE "SUPER TUESDAY"

DALLAS, Texas - Pete Buttigieg a apporté lundi son soutien à la candidature de Joe Biden pour l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine aux Etats-Unis, à la veille du "Super Tuesday" crucial pour désigner l'adversaire de Donald Trump pour le scrutin du 3 novembre prochain.

"Je suis ravi de soutenir Joe Biden", a dit l'ancien maire de South Bend dans l'Indiana, qui a mis fin dimanche à sa campagne dimanche après un résultat décevant en Caroline du Sud, quatrième étape des primaires.

Joe Biden devait aussi recevoir dans la soirée l'appui d'Amy Klobuchar, qui devait annoncer son retrait des primaires démocrates lors d'un meeting à Dallas.

L'ancien vice-président de Barack Obama s'est relancé dans la course à l'investiture du Parti démocrate en remportant largement samedi la primaire de Caroline du Sud grâce au soutien de l'électorat afro-américain.

Il apparaît en position de force au moment d'aborder ce mardi le "Super Tuesday", pendant lequel seront élus environ 40% des délégués à travers 14 Etats, face au sénateur socialiste Bernie Sanders dont beaucoup de démocrates centristes craignent qu'il ne soit pas en mesure de battre Donald Trump en novembre.

Biden doit cependant aussi surmonter l'obstacle Michael Bloomberg, l'ancien maire de New York dont le nom apparaîtra pour la première fois mardi sur les bulletins de vote.

VOIR AUSSI

ENCADRE Le tableau de bord de la campagne présidentielle

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LES TALIBAN NE DISCUTERONT PAS AVEC KABOUL SANS UN ÉCHANGE PRÉALABLE DE PRISONNIERS

KABOUL - Les taliban, qui ont signé ce week-end un accord avec les Etats-Unis, ont annoncé lundi qu'ils ne s'engageraient pas dans des pourparlers interafghans tant que le gouvernement de Kaboul refuserait de libérer quelque 5.000 de leurs combattants actuellement prisonniers.

L'accord que les taliban ont signé samedi à Doha avec les Etats-Unis doit ouvrir la voie à un retrait des troupes américaines déployées en Afghanistan.

Il prévoit aussi des négociations de paix entre les insurgés islamistes et le gouvernement de Kaboul. A cette fin, il appelle à des mesures visant à rétablir la confiance entre les parties, dont un échange de détenus d'ici au 10 mars.

Mais le président afghan Ashraf Ghani, qui n'a pas été associé aux négociations entre les Etats-Unis et les taliban, a refusé dimanche de s'engager à libérer les 5.000 prisonniers taliban en échange d'un millier de prisonniers du camp gouvernemental détenus par les insurgés.

Un porte-parole des taliban a annoncé par ailleurs que la période de "réduction des violences", qui a permis la signature de l'accord ce week-end, était terminée, ce qui a été confirmé de source proche de l'Otan.

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L'IRAK SANS PREMIER MINISTRE APRÈS LA DÉMISSION D'ABDOUL MAHDI ET DE SON SUCCESSEUR

BAGDAD - Le Premier ministre irakien sortant a renoncé lundi à la plupart de ses fonctions et s'est prononcé pour la tenue d'élections anticipées le 4 décembre, au lendemain du retrait de son successeur désigné.

Adel Abdoul Mahdi a démissionné fin novembre après deux mois de manifestations contre la corruption des élites et les ingérences étrangères mais il expédiait les affaires courantes en attendant l'investiture d'un nouveau gouvernement. Son successeur désigné, Mohamed Allaoui, a renoncé dimanche à en former un en accusant les partis politiques de l'en empêcher.

Selon la constitution, le président Barham Saleh devrait assurer l'intérim.

Les observateurs craignent que le vide du pouvoir ne relance le mouvement de contestation et favorise la résurgence de l'organisation Etat islamique, au plus fort de la lutte d'influence entre les Etats-Unis et l'Iran.