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par Dan Williams et Rami Ayyub

JERUSALEM, 27 décembre (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sous le coup d'une triple mise en examen, a facilement remporté la primaire de son parti, le Likoud, qu'il emmènera une nouvelle fois aux urnes à l'occasion des élections législatives du 2 mars, les troisièmes en l'espace d'un an.

Le chef du gouvernement, à la tête du Likoud depuis 14 ans, était aux prises avec un autre candidat, Gideon Saar, ancien ministre de l'Intérieur et de l'Education, qui contestait son leadership et espérait capitaliser sur la lassitude d'une partie des adhérents du parti de la droite israélienne.

Netanyahu l'a facilement emporté avec 72,5% des suffrages exprimés jeudi par les adhérents du parti contre 27,5% pour Gideon Saar.

"L'avenir est entre nos mains", a-t-il lancé à ses partisans réunis vendredi à son QG de campagne, près de Tel Aviv.

"Ce choix écrasant est une expression majeure de confiance dans la voie qui est la mienne, dans la voie qui est la nôtre", a-t-il poursuivi. "Il est temps à présent de conduire le Likoud et la droite à une victoire écrasante aux prochaines élections."

Les 116.048 adhérents du Likoud étaient appelés à prendre part à cette primaire, difficulté supplémentaire sur la voie de Netanyahu après sa triple mise en examen en novembre et l'échec de ses deux tentatives de former un gouvernement à la suite des législatives d'avril et de septembre.

Son adversaire centriste, Benny Gantz, n'a pas réussi non plus à constituer un gouvernement de coalition, plongeant Israël dans l'impasse politique et rendant nécessaire l'organisation d'un troisième scrutin le 2 mars prochain.

"Tandis que le Likoud reste dirigé par un homme inculpé de corruption, fraude et abus de confiance, nous choisirons l'unité, l'indépendance et la réconciliation pour conduire Israël sur une nouvelle voie", a-t-il tweeté.

Benjamin Netanyahu, quatre fois Premier ministre depuis 1996, dénonce les poursuites judiciaires le visant, affirmant qu'il s'agit d'une chasse aux sorcières orchestrée par les médias et la gauche israélienne.

Il a été mis en examen le 21 novembre dernier pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires distinctes, un développement sans précédent pour un chef de gouvernement israélien en exercice.

Benjamin Netanyahu et son épouse Sara sont soupçonnés d'avoir accepté pour 265.000 dollars de cadeaux de la part du producteur hollywoodien Arnon Milchan et du magnat australien James Packer.

Le Premier ministre est également soupçonné d'avoir tenté d'obtenir une couverture plus clémente de la part du Yedioth Ahronoth en proposant au propriétaire du plus grand journal israélien de faire adopter une loi défavorable à un titre concurrent.

Il aurait agi de même avec la compagnie Bezeq Telecom, lui accordant des privilèges en échange d'une couverture plus favorable de la part d'un site d'information contrôlé par l'entreprise de télécoms. (version française Gwénaëlle Barzic, Arthur Connan et Henri-Pierre André)