GAZA, 28 août (Reuters) - Le Hamas a rétabli ses relations
avec l'Iran, redevenu son principal soutien après des années de
tensions en raison du conflit en Syrie, a déclaré lundi le
nouveau chef du mouvement palestinien dans la bande de Gaza.
"Les relations avec l'Iran sont excellentes et l'Iran est le
premier fournisseur d'armes et de fonds aux Brigades Ezzedine al
Qassam", a déclaré à la presse Yehia al Sinouar en évoquant la
branche militaire du Hamas.
Selon des diplomates dans la région, Téhéran avait fortement
réduit son aide au Hamas ces dernières années en raison du refus
de ce dernier de se ranger dans le camp du président Bachar al
Assad dans le conflit syrien.
"Les relations se rétablissent et retrouvent leur niveau
d'avant", a assuré Yehia al Sinouar, élu en février à la tête du
Hamas à Gaza.
"Cela va se ressentir dans la résistance (contre Israël) et
dans le programme (du Hamas) pour parvenir à la libération" des
territoires palestiniens, a-t-il poursuivi.
Le Hamas et Israël se sont livré trois guerres depuis que le
mouvement islamiste a chassé de la bande de Gaza ses rivaux du
Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, en 2007.
Yehia al Sinouar, un ancien chef des services de sécurité du
Hamas qui a passé 20 ans dans les prisons israéliennes, a
déclaré que son mouvement se préparait toujours en vue d'un
nouveau conflit militaire mais il a assuré que ce n'était pas
son objectif du moment.
"Nous ne voulons pas d'une guerre et nous voulons nous en
éloigner autant que possible pour que notre peuple puisse se
détendre et respirer et pour pouvoir dans le même temps asseoir
notre pouvoir", a-t-il dit.
L'Autorité palestinienne, qui a gelé le financement de
l'électricité fournie par Israël à la bande de Gaza, provoquant
de longues coupures de courant quotidiennes dans l'enclave, a
appelé à de nombreuses reprises le Hamas à lui restituer le
pouvoir et à accepter la formation d'un gouvernement d'union
nationale chargé d'organiser des élections législatives et
présidentielle.
Interrogé sur ce point par les journalistes, Yehia al
Sinouar a invité le Fatah à entamer des discussions sur la
formation d'un gouvernement.
(Nidal al Mughrabi; Tangi Salaün pour le service français)