BRUXELLES (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis ce lundi, vont discuter de mesures de paix entre les Israéliens et les Palestiniens, dont les chefs de la diplomatie seront présents à Bruxelles, alors même que la guerre continue de faire rage dans la bande de Gaza.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, et le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad al-Maliki, vont s'entretenir séparément avec leurs homologues européens.
Si cette réunion régulière des ministres européens concernera aussi la guerre en Ukraine, l'essentiel des discussions portera sur le conflit au Moyen-Orient, alors que les chefs de la diplomatie saoudien, égyptien et jordanien sont aussi attendus.
En amont de la réunion, l'exécutif européen a envoyé aux Vingt-Sept un document devant servir de base aux discussions dans lequel est suggérée une feuille de route pour la paix dans le conflit israélo-palestinien.
Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, lors de laquelle 1.200 personnes ont été tuées et plus de 250 enlevées selon les autorités palestiniennes - des dizaines ont ensuite été libérées dans le cadre d'un accord chapeauté par le Qatar -, l'offensive de Tsahal menée en représailles dans la bande de Gaza a tué plus de 25.000 personnes, selon le dernier bilan dimanche des autorités de santé palestiniennes.
Le document de l'UE appelle à une "conférence préparatoire à la paix" à organiser conjointement avec l'Egypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite et la Ligue Arabe, dont le secrétaire général assistera lundi à la réunion. Les Etats-Unis et les Nations unies sont invités à figurer aussi parmi les organisateurs de cette conférence.
Selon le document, que plusieurs médias dont Reuters ont pu consulter, la conférence aurait lieu même si les Israéliens et les Palestiniens venaient à refuser d'y prendre part. Les deux camps seraient toutefois consultés à chaque étape des discussions destinées à établir un plan de paix, est-il indiqué.
Un objectif clé est la création d'un Etat palestinien indépendant qui vivrait "au côté d'Israël en paix et en sécurité", souligne le document diplomatique européen.
Des représentants de l'UE ont admis que les dirigeants israéliens n'étaient actuellement pas disposés à évoquer une solution à deux Etats, mais ils ont insisté sur le fait qu'il s'agissait de l'unique option pour une paix à long-terme.
Le bloc communautaire fournit une aide économique majeure aux Palestiniens et a par ailleurs un vaste accord de coopération avec Israël, notamment de libre-échange. En privé, certains représentants ont suggéré d'utiliser cet accord pour influencer Israël.
Mais il n'est pas acquis qu'un consensus soit obtenu sur la question au sein de l'UE, alors que l'Allemagne, l'Autriche, la République tchèque et la Hongrie soutiennent fermement Israël.
(Reportage Andrew Gray; version française Jean Terzian)
par Andrew Gray