Des chrétiens venus du monde entier se sont réunis mercredi pour prier en mémoire du pape François lors d'une messe solennelle célébrée dans l'antique église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, quelques jours après le décès du pontife.

Certains fidèles ont versé des larmes sous la rotonde, tandis que les prières résonnaient dans l'édifice. D'autres ont allumé des cierges et se sont agenouillés sur la Pierre de l'Onction, la dalle où, selon la tradition, le corps de Jésus aurait été préparé pour la sépulture.

Parmi ceux venus rendre hommage au pape François figurait Azzam Elias, un Palestinien de 55 ans originaire de Bethléem. Il a pu assister à la cérémonie grâce à un permis spécial délivré par les autorités israéliennes pour entrer à Jérusalem à l'occasion des fêtes de Pâques.

« Que Dieu bénisse son âme. Le pape François était une figure internationale. Il appelait à la paix, à l'amour, au respect, au dialogue entre les religions. Cette messe est un geste modeste pour un homme de sa stature », a-t-il confié.

François, premier pontife latino-américain de l'histoire de l'Église catholique romaine, est décédé lundi des suites d'un accident vasculaire cérébral et d'un arrêt cardiaque, mettant fin à un pontificat souvent mouvementé au cours duquel il a tenté de réformer une institution ancienne et divisée.

« Nous prions parce que nous sommes reconnaissants pour son oeuvre et ce qu'il a accompli pour l'Église. Nous prions pour le repos de son âme », a déclaré Constance, une Française catholique de 24 ans, bénévole à Jérusalem.

Constance, qui a souhaité garder l'anonymat, a ajouté que, même si tous les catholiques n'étaient pas toujours en accord avec le défunt pontife, il était essentiel de prier pour lui.

Devenu pape en 2013, François a mené des réformes libérales qui ont souvent divisé la Curie et la communauté catholique au sens large.

UNITÉ

La messe a été présidée par le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, en présence de représentants d'autres confessions chrétiennes de Terre sainte, notamment de l'Église copte orthodoxe.

Marwan Dides, un frère franciscain palestinien à Jérusalem, a souligné l'importance de la participation des autres dénominations chrétiennes à la cérémonie, organisée dans l'un des lieux les plus sacrés du christianisme.

« Nous prions toujours pour l'unité des chrétiens et nous gardons espoir », a-t-il déclaré devant l'église du Saint-Sépulcre, vénérée comme le site de la crucifixion et de la sépulture de Jésus.

Le Saint-Sépulcre se situe dans le quartier chrétien de la Vieille Ville, à Jérusalem-Est, un secteur conquis par Israël lors de la guerre de 1967 puis annexé. Les Églises arménienne, catholique et grecque en assurent la garde conjointe, tandis que les Églises copte et syriaque disposent de certains droits.

Le pape François, fervent défenseur de la paix entre Israéliens et Palestiniens, s'était rendu en Israël et en Cisjordanie occupée en 2014. Il avait prié au Mur occidental, le site le plus sacré du judaïsme, et s'était également recueilli devant une section du mur construit par Israël en Cisjordanie, séparant Jérusalem de Bethléem.

Le gouvernement israélien a publié puis supprimé un message de condoléances sur les réseaux sociaux après la mort du pape François, sans en donner la raison. Selon un quotidien israélien, cette décision serait liée aux critiques du défunt pontife sur la guerre à Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la tête d'une coalition de partis religieux et nationalistes d'extrême droite, n'a pas commenté le décès du pape. Le président israélien Isaac Herzog a, lui, adressé un message de condoléances peu après l'annonce de sa disparition.

Le pape François avait plaidé pour la fin de la guerre à Gaza, appelant chaque soir la petite communauté chrétienne qui y réside.

Les relations entre l'Église catholique et le judaïsme se sont nettement améliorées ces dernières décennies, après des siècles d'animosité.