Israël n'a conclu aucun accord de cessez-le-feu ni de libération de prisonniers avec le Hamas, a déclaré lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahou, alors que la libération attendue de l'otage israélo-américain Edan Alexander se profile.

Selon une source proche du dossier, la libération d'Alexander, dernier otage américain survivant détenu à Gaza, était attendue lundi, au lendemain de l'annonce à Israël de la décision du Hamas, présentée comme un geste de bonne volonté envers le président Donald Trump.

Cette libération, issue de discussions à quatre entre le Hamas, les États-Unis, l'Égypte et le Qatar, pourrait ouvrir la voie à la libération des 59 autres otages encore détenus à Gaza.

Mais Netanyahou a précisé qu'Israël s'était seulement engagé à assurer un passage sécurisé pour Alexander, tout en poursuivant les préparatifs récents en vue d'une intensification de ses opérations dans la région.

« Les négociations se poursuivront sous le feu, pendant les préparatifs pour une intensification des combats », a indiqué son bureau dans un communiqué, ajoutant que la pression militaire avait contraint le Hamas à procéder à cette libération.

L'annonce inattendue de discussions entre le Hamas et les États-Unis intervient alors que Donald Trump s'apprête à entamer une visite dans le Golfe, sans passage prévu par Israël.

Dimanche, le Hamas a confirmé avoir dialogué avec Washington et accepté de libérer Alexander, une décision saluée comme encourageante par les principaux médiateurs arabes, le Qatar et l'Égypte, en vue d'une reprise des discussions sur un cessez-le-feu dans l'enclave dévastée par la guerre.

Dans un communiqué, la famille d'Alexander a remercié Donald Trump et son envoyé spécial Steve Witkoff, exprimant l'espoir que cette décision ouvre la voie à la libération des autres otages, dont seulement 21 seraient encore en vie.

« Nous exhortons le gouvernement israélien et les équipes de négociation : s'il vous plaît, ne vous arrêtez pas », ont-ils ajouté.

Les responsables américains ont tenté d'apaiser les craintes d'un éloignement croissant entre Israël et Donald Trump, qui a annoncé la semaine dernière la fin de l'intervention américaine contre les Houthis, soutenus par l'Iran au Yémen, alors que ces derniers poursuivent leurs tirs de missiles sur Israël.

Les familles des otages et leurs soutiens en Israël pressent le gouvernement de conclure un accord pour obtenir la libération de ceux retenus à Gaza, mais Netanyahou subit de fortes pressions de la part de l'aile dure de son cabinet pour ne pas mettre fin à la guerre.

La semaine dernière, il a annoncé son intention d'intensifier l'opération à Gaza, les responsables ayant indiqué que la zone pourrait être totalement contrôlée par les forces israéliennes, mais précisant que cette opération n'aurait pas lieu avant la fin de la visite de Trump.

Après un accord de cessez-le-feu ayant permis, pendant deux mois, l'échange de 38 otages contre des prisonniers et détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, Israël a repris ses opérations dans l'enclave en mars.

Depuis, Israël a étendu son contrôle sur le territoire, dégageant environ un tiers de la zone, qualifiée de « zone de sécurité », et a bloqué l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, laissant la population de 2 millions d'habitants de plus en plus confrontée à la pénurie alimentaire.

Le nouvel ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a présenté la semaine dernière un projet de nouveau système de livraison d'aide par des contractants privés, indépendant d'Israël, mais de nombreux détails restent flous, notamment sur le financement.

Près de 19 mois après l'invasion de la bande de Gaza par l'armée israélienne, en riposte à l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 qui a fait 1 200 morts et 251 otages, une grande partie du territoire gît en ruines.

Depuis lors, plus de 52 000 Palestiniens ont été tués et la quasi-totalité de la population a dû se déplacer à plusieurs reprises, au rythme des combats et des bombardements qui ont dévasté l'enclave.