Les gouvernements doivent agir dès maintenant pour mettre un terme aux horreurs qui se déroulent à Gaza, a déclaré jeudi le directeur général de la Croix-Rouge, soulignant que la souffrance sur place atteint un niveau tel qu'elle « remet en question les fondements mêmes de notre humanité ».
Israël a imposé un blocus total de l'enclave en mars, lorsque sa campagne militaire dévastatrice contre le Hamas a repris après une trêve dans cette guerre qui dure depuis 19 mois.
Des dizaines de cuisines communautaires à Gaza ont fermé leurs portes jeudi, faute de ravitaillement, privant ainsi des centaines de milliers de personnes d'une aide vitale et faisant craindre une hausse des décès liés à la malnutrition.
« C'est un moment de décision pour les États, pour les acteurs internationaux et pour toutes les parties : il ne faut pas permettre à cette horreur de se poursuivre sans interruption », a déclaré Pierre Kraehenbuehl, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, devant la presse à Genève.
« Chacun devrait ressentir une indignation profonde face à ce qui se passe à Gaza », a-t-il ajouté, sans désigner de responsables.
« Je ne peux pas me résoudre au coût humain de ce conflit et, franchement, si c'est cela l'avenir de la guerre, nous devrions tous être terrifiés. »
« Nous devons tous être conscients que cela remet en cause les fondements mêmes de notre humanité », a-t-il insisté.
Le CICR a déjà averti que sa réponse humanitaire à Gaza était sur le point de s'effondrer, et Pierre Kraehenbuehl a estimé jeudi que les prochains jours seraient « absolument décisifs ».
« Il viendra un moment où nous aurons épuisé toutes nos ressources », a-t-il conclu.