Tokyo (awp/afp) - La baisse des prix à la consommation au Japon s'est encore accélérée en décembre (-1% sur un an, hors produits frais), son plus fort repli en près de onze ans, alors que le pays subit une sévère nouvelle vague du coronavirus.

Cette baisse annoncée vendredi par le ministère des Affaires intérieures est légèrement moins élevée que les estimations du consensus d'économistes Bloomberg (-1,1%).

Elle représente néanmoins le plus fort recul mensuel des prix depuis avril 2010 au Japon, et leur cinquième mois de baisse d'affilée.

Sur l'ensemble de l'année 2020, marquée dès le printemps par un état d'urgence au Japon face à la pandémie qui avait temporairement paralysé l'activité économique du pays, les prix à la consommation se sont repliés de 0,2% hors produits frais.

Bien que relativement épargné par la pandémie avec quelque 4700 morts depuis un an, le Japon connaît depuis novembre sa pire vague d'infections jusqu'à présent, ce qui a poussé le gouvernement à déclarer début janvier un nouvel état d'urgence dans 11 départements du pays (dont ceux de Tokyo et de sa grande banlieue) pesant 60% du PIB national.

Un programme controversé de soutien au tourisme national, via des subventions directes sur les voyages intérieurs, n'a été suspendu qu'à partir du 28 décembre. Aussi, ce dispositif a encore contribué à la baisse des prix le mois dernier (-4% dans le secteur de la culture et des loisirs).

Le déclin est aussi imputable à la faiblesse des tarifs énergétiques. En excluant également l'énergie, les prix à la consommation ont ainsi baissé de seulement 0,4% en décembre.

Jeudi, la Banque du Japon (BoJ) s'est malgré tout montrée légèrement plus optimiste qu'auparavant sur l'évolution des prix à la consommation, en misant sur une reprise économique graduelle et la remontée des prix de l'énergie.

Tout en refusant de parler de "déflation", un terme qui effraie au Japon tant la baisse des prix a miné la croissance du pays dans les années 1990-2010, la BoJ anticipe désormais une baisse de 0,5% des prix à la consommation (hors produits frais) sur l'exercice 2020/21 qui se terminera le 31 mars, contre une prévision précédente de -0,6%.

L'institution est un peu plus confiante aussi pour 2021/22, où elle prédit une inflation de 0,5% (contre 0,4% jusqu'à présent). Sa prévision d'inflation pour 2022/23 est stable (0,7%) et toujours très loin de son objectif ultime de stabilité des prix autour de 2%.

afp/buc