Tokyo (awp/afp) - La croissance du produit intérieur brut (PIB) du Japon au deuxième trimestre a été révisée à la baisse à +0,7%, au lieu de +0,8%, selon une deuxième estimation du gouvernement publiée lundi.

Les analystes, selon le consensus de l'agence Bloomberg, tablaient sur une hausse de 0,8%, après un repli de 0,6% au premier trimestre (chiffre également révisé lundi).

La consommation des ménages a continué de plomber le calcul du PIB au deuxième trimestre, comme elle l'avait fait au premier. Après un mois d'avril en hausse (+0,5%), la première en 14 mois, elle est repartie à la baisse en mai (-1,8%) et en juin (-1,4%).

Et ce malgré les hausses de salaires qui commencent à être mises en place à la suite des négociations annuelles de printemps.

Ces négociations ont abouti cette année à la promesse d'une augmentation inédite de 5,58% des salaires dans les grandes entreprises japonaises, mais certains analystes se montrent sceptiques quant à leur capacité à bénéficier à la plus grande partie de la population.

La consommation dans l'archipel est mise à mal depuis début 2022, à la fois par l'inflation et la faiblesse du yen qui était accentuée par la politique accommodante de la Banque du Japon (BoJ), fragilisant le pouvoir d'achat des ménages.

Le gouvernement a lancé une campagne de réductions d'impôts en juin pour tenter de lutter contre l'inflation.

La Banque centrale a relevé son taux directeur fin juillet, tout en avertissant que la poursuite de ce resserrement monétaire serait conditionnée à la réalisation d'une inflation stable autour de 2%, inscrite dans un cercle vertueux entre augmentations salariales, hausse de la consommation et croissance économique.

Ce resserrement monétaire, conjugué à des craintes de récession aux Etats-Unis et au dénouement de mouvements spéculatifs sur le yen, a contribué à plonger les marchés mondiaux dans l'effroi la semaine dernière, et devrait inciter la BoJ à la prudence.

Les exportations japonaises, dont la chute au premier trimestre était notamment liée à des scandales dans l'industrie automobile locale, obligeant Daihatsu, filiale du géant Toyota, à suspendre temporairement toute sa production au Japon, ont par ailleurs progressé.

Elles sont passées en juillet à +10,3% en valeur sur un an, à la faveur d'une chute du yen à des niveaux plus vus depuis 38 ans.

afp/al