L'agence de notation a dit qu'elle nourrissait des inquiétudes sur la capacité de Lisbonne à accéder aux marchés de la dette à des prix raisonnables et a cité "les incertitudes relatives à la viabilité économique à long terme du Portugal, qui seront exacerbées par l'impact des mesures d'austérité."

Si le Portugal venait à solliciter une aide extérieure, comme l'ont déjà fait la Grèce et l'Irlande, les perspectives à court terme s'en trouveraient améliorées tout en soulevant des inquiétudes sur les perspectives à moyen terme, ajoute Moody's.

"Selon Moody's, la solvabilité du Portugal n'est pas remise en question", explique Anthony Thomas, analyste chez Moody's pour le Portugal.

"Mais la probable détérioration des conditions d'accès à l'emprunt sur le moyen terme, les doutes sur la capacité de l'économie portugaise à résister à une consolidation budgétaire et à un ralentissement du secteur privé, suggèrent que la perspective de la dette portugaise ne peut plus correspondre à une note A1."

DÉCISION PAS IMMINENTE

Une autre analyste de l'agence, Kathrin Muehlbronner, estime de son côté que le choix d'un examen complet de la dette du Portugal au lieu de placer sa note souveraine sous perspective négative, signifie que la possibilité d'un abaissement de note est élevé.

Elle a ajouté qu'il restait encore à analyser les éventuels facteurs positifs, comme par exemple la croissance des exportations, et ne s'attend donc pas à une décision dans l'immédiat.

L'examen de la dette portugaise pourrait en effet prendre jusqu'à trois mois.

"Les exportations se portent très bien donc il faut que nous examinions si c'est un facteur de viabilité et si cela peut compenser une demande interne très déprimée", a-t-elle précisé.

"Il y a également de fortes chances de voir des réformes structurelles aboutir, ce qui est positif."

Dans la foulée de cette annonce, l'euro a reculé contre le franc suisse, touchant un plus bas record à moins de 1,2636 francs.

Les CDS (credit default swaps) à cinq ans portugais nt simultanément progressé de 10 points de base (pdb) à 490 pdb, selon les données Markit.

Il en coûte désormais 490.000 euros de protéger 10 millions d'euros d'obligations portugaises d'un risque de défaut de paiement.

Andrei Khalip, Catherine Monin pour le service français, édité par Nicolas Delame