Bien que l’année 2019 s’achève par trois baisses de taux de la FED, la BCE s’est également vue contrainte d’accroitre son soutien à l’économie mi-septembre. Et les divergences de politique monétaire entre les deux grandes banques centrales persistent.

Et même si Christine Lagarde, nouvelle patronne à Francfort, voit des « signaux de stabilisation » et des « risques moins prononcées », l’inflation reste à la traine (+1.0% sur un an). L’activité privée de l’Union monétaire, toujours pénalisée par le secteur manufacturier, termine par ailleurs l’exercice en enregistrant sa plus faible expansion trimestrielle depuis 2013.

Du côté du Brexit, le triomphe des Conservateurs aux élections législatives outre-Manche devrait entériner le divorce entre l’UE et le Royaume-Uni d’ici le 31 Janvier 2020. Pas vraiment de quoi soutenir l’Euro non plus alors qu’une longue période d’incertitudes va démarrer en marge d’intenses négociations commerciales entre Londres et Bruxelles.

Aux Etats-Unis, les projections de la Réserve Fédérale sont certes moins optimistes qu’en septembre alors que la hausse des prix ne s'échauffe pas. Une majorité des membres du FOMC n’envisagent plus de hausse de taux l’année prochaine. Cependant, l’hypothèse d’un nouvel assouplissement s’est aussi considérablement éloignée au moment où le taux de chômage de l’Oncle Sam évolue dans ses plus bas niveaux en 50 ans (3.5%).

Sur le front du commerce, l’annulation collégiale de nouveaux droits de douane et la promesse bilatérale de signer un accord de phase 1 début janvier confirment une trêve dans le conflit sino-américain. Une situation de nature à soulager un peu plus la FED.

Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro résiste mais peine donc logiquement à rebondir durablement. Nous restons vendeurs au contact d’un seuil technique de long terme à 1.1197 USD. Comme évoqué le mois dernier, un franchissement de 1.0939 en clôture ouvrirait même la voie d’une accélération vers 1.0590 USD.