Alors qu’une coalition antisystème arrive au pouvoir en Italie, sur fond de ralentissement macroéconomique dans l’ensemble de l’Union monétaire, l’Europe n’attire plus les capitaux étrangers et la monnaie unique décroche face au Dollar.

En Italie, l’accord entre La Ligue d’extrême droite et les populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) panique en effet les milieux d’affaires. Bien qu’une sortie de la zone Euro ou un effacement partiel de la dette ne figurent plus parmi les ambitions des nouveaux dirigeants transalpins, les investisseurs craignent un dérapage budgétaire et une tension sur le marché obligataire.

Sur le plan macro, l’inflation des Dix-Neuf peine toujours à décoller, les prix à la consommation ne progressant que de +1.2% sur un an au mois d’avril (+0.7% hors énergie et alimentation) tandis que la croissance de l’activité privée ralentit en mai à son plus bas niveau en dix-huit mois. Pas d’agitation prématurée en vue du côté de la BCE.

A l’inverse, le billet vert profite de statistiques vigoureuses outre-Atlantique, lesquelles intensifient les attentes autour d’une réaction plus offensive de la Réserve Fédérale et ont brièvement propulsé le rendement des obligations américaines à 10 ans au-delà de 3.1% pour la première fois depuis 2011.

Le réchauffement des relations sino-américaines et les premiers accords sur le plan douanier entre les deux premières puissances mondiales éloignent par ailleurs le risque de guerre commerciale.

Graphiquement, après avoir échoué à s’installer au-delà de 1.25 USD, l’Euro dégringole finalement sous 1.182 USD. L’ampleur du retracement avoisine 38.2% du mouvement haussier initié début 2017, un ratio cher à Leonardo Fibonacci. Selon la logique du mathématicien italien, le prochain niveau-clé correspondrait à un repli de 50% du même rallye, un seuil qui coïncide presque parfaitement avec notre support technique intermédiaire de long terme à 1.143 USD.