Au pied du mur face à la prolifération des risques qui planent sur l’économie de l’Union monétaire, la BCE se prépare à dégainer un nouvel arsenal, à l’inverse de la FED qui semble peu disposée à engager les grandes manœuvres. De quoi amplifier les divergences de politique monétaire et diluer davantage la valeur de la monnaie unique.

Si Francfort a déjà préparé les marchés à davantage de soutien monétaire à l’occasion de sa réunion de juillet, la situation s’est encore dégradée depuis avec les hypothèses plus ou moins crédibles d’un no deal sur le Brexit, d’une récession en Allemagne ou de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Italie. A ces sombres perspectives s’ajoute un climat délétère où conflit commercial, guerre des devises et ralentissement mondial continuent de peser sur l’économie des Dix-Neuf. Dans une interview au Wall Street Journal, Olli Rehn, gouverneur de la Banque de Finlande et membre de la BCE, annonce la couleur en évoquant un « ensemble de mesures importantes et percutantes pour septembre » et en estimant préférable de « dépasser » les attentes.

De l’autre côté de l’Atlantique, la Réserve Fédérale soigne sa communication en baissant son taux directeur d’un quart de point, tout en se gardant de promettre davantage de soutien à court terme. Sur fond de statistiques économiques plutôt solides, James Bullard (FED Saint Louis), réputé dovish, considère que les taux se situent pour l’instant dans « la bonne fourchette ». Sentant que son pays s’incline progressivement dans la bataille des changes, Donald Trump piétine l’indépendance de l’autorité monétaire américaine en la qualifiant d’« incompétente ».

Graphiquement, l’Euro poursuit tranquillement sa glissade alors que chaque tentative de rebond offre une meilleure opportunité de vente. En weekly, une clôture hebdomadaire sous 1.1108 ouvrirait même la voie vers davantage de momentum baissier en direction de 1.0590 USD.