La monnaie unique menace toujours ses points bas annuels alors que la banque centrale américaine s’apprête à marquer une pause tandis que le BCE promet au contraire davantage de stimulus.

Suite à une troisième baisse de taux consécutive d’un quart de point, la Réserve Fédérale ne s’engage plus à « agir pour soutenir l’expansion » dans son communiqué. Un changement remarqué qui ouvre la porte à une nouvelle série de statu quo sur le loyer de l’argent alors qu’un resserrement monétaire ne semble pas non plus envisageable à moyen terme au regard d’une inflation proche de l’objectif. La croissance américaine a par ailleurs dépassé les attentes au troisième trimestre (+1.9% annualisé contre +1.6% attendu).

En Europe, Mario Draghi a défendu son bilan malgré une hausse des prix en berne (+0.7% sur un an au dernier pointage), avant de céder sa place à Christine Lagarde. La nouvelle patronne de la BCE a immédiatement pris le taureau par les cornes en stigmatisant les pays en excédent budgétaire, l’Allemagne en tête, qu’elle accuse de ne pas avoir fait « les efforts nécessaires ». Berlin a peut-être évité la récession de justesse au troisième trimestre mais l’activité manufacturière du moteur de l’Union monétaire, pénalisée par les dérives protectionnistes, tire toujours l’ensemble de la région vers le bas. Luis de Guindos, membre du Directoire à Francfort, prévient néanmoins que l’institution n’a pas épuisé son arsenal de mesures.

Sur le front de la guerre commerciale, à l’origine du ralentissement mondial, le scepticisme de Pékin tranche avec l’optimisme de Washington dans le cadre d’un potentiel accord partiel, en particulier depuis que la crise politique hongkongaise s’est invitée à la table des négociations.

Graphiquement, l’Euro se replace sous sa moyenne mobile à 20 semaines après que 1.1197 a assuré son rôle de résistance de long terme. Nous sommes toujours vendeurs avec un premier objectif à 1.0939, seuil sous lequel la paire pourrait accélérer vers 1.0590 USD.