Signaux contradictoires et recrudescence d’indicateurs négatifs, contribuant à infléchir les politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique, alimentent le yoyo de la monnaie unique sur le marché des devises.

En Europe, les éléments que laisse filtrer la BCE se contredisent. D’un côté, le dernier communiqué de l’institution confirme que les taux ne bougeront pas « jusqu’à l’été 2019 au moins », laissant la porte ouverte à un resserrement monétaire d’ici l’automne. De l’autre, les argentiers de Francfort ont reconnu de façon unanime l’augmentation des risques qui pèsent sur l’économie de l’Union monétaire, laissant entendre qu’un premier relèvement du loyer de l’argent pourrait ne pas intervenir avant 2020. Dans un discours à Bruxelles, Mario Draghi n’a de surcroit pas exclu de relancer un programme d’assouplissement quantitatif si l’état des perspectives l’exigeait. Sans doute le président de la BCE a-t-il déjà admis qu’au regard d’une activité privée au plus bas depuis juillet 2013, la prévision de croissance de l’autorité monétaire (+1.7% en 2019) mériterait un ajustement moins optimiste.

Aux Etats-Unis, des informations du Wall Street Journal signalent que la FED pourrait suspendre plus tôt que prévu la réduction de son bilan, relâchant ainsi la pression sur les taux. Du côté de l’exécutif, Donald Trump a promulgué une loi assurant le financement de l’administration fédérale jusqu’au 15 Février, mettant provisoirement un terme à un mois de shutdown qui avait poussé des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage forcé.

Enfin, sur le front de la guerre commerciale, en pleine affaire Huawei, les discussions sino-américaines sont sur le point de reprendre alors que le vice-président chinois Liu He se rend à Washington à compter du 30 janvier.

Graphiquement, l’Euro reste coincé entre 1.1312 et 1.1554 USD et l’analyse technique n’offre aucun signal clair. Une large majorité de traders particuliers se positionne néanmoins côté vendeur, ainsi des achats au contact de la fourchette basse du range nous semble une meilleure stratégie à ce stade. Notons que le shutdown américain a interrompu la publication par la CFTC de l’indicateur COT (positions des traders professionnels sur les contrats à terme) depuis le 24 Décembre dernier.