Le ralentissement continu des nouveaux cas de Covid-19 et la réouverture progressive des économies développées donnent du baume au cœur des investisseurs. Le Dollar, valeur refuge, lâche du terrain et l’Euro en profite.

Au moment où les pays riches se déconfinent, les investisseurs ne regardent plus les indicateurs économiques, souvent déjà obsolètes au moment de leur publication, mais préfèrent se focaliser sur un avenir assuré à coups de centaines de milliards.

Pourtant aux Etats-Unis, Jerome Powell estime que les dégâts pourraient être durables malgré les efforts sans précédent de la banque centrale et du Congrès. Le président de la FED a même évoqué l’hypothèse d’un taux de chômage atteignant 25% outre-Atlantique tandis que les dernières minutes de l’institution révèlent que la crise pourrait détruire certains secteurs.

En Europe, l’annonce d’un plan de relance de 750 milliards d’euros, dont les deux-tiers sous forme de subventions, a contribué à soutenir la monnaie unique mais ne masque pas complètement les dissensions parmi les 27. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, appelle les pays du Nord « à mettre de côté les vieux préjugés » pour soutenir ce projet exceptionnel.

Si les négociations autour du Brexit pourraient encore agiter les marchés dans les semaines qui viennent, les principales inquiétudes au sujet de la reprise de l’économie mondiale se polarisent néanmoins autour des relations sino-américaines, lesquelles s’enveniment de plus belle sous la houlette du locataire de la Maison-Blanche.

Après avoir rejeté la responsabilité de la crise sanitaire sur Pékin, qu’il accuse d’une « tuerie de masse mondiale », Donald Trump critique avec véhémence l’ingérence de la Chine à Hong-Kong, estimant que l’ancienne colonie britannique ne dispose plus de son autonomie. Il promet en conséquence de revoir le statut privilégié de la troisième place financière de la planète.

Après avoir qualifié de « barbare » les menaces américaines, la Chine demande à ses entreprises publiques de suspendre les commandes américaines de produits agricoles, un point-clé de l’accord de phase 1 entériné en janvier dernier.

Graphiquement, l’Euro profite de la baisse généralisée du billet vert pour regagner un niveau déjà testé fin mars, sans succès (1.1140 USD). Ce scénario technique, combiné à la résurgence des craintes vis-à-vis des tensions sino-américaines, nous offre une nouvelle opportunité de vente sur rebond, une stratégie payante depuis désormais plus de deux ans. Plus bas, 1.0979, 1.0894 et 1.0798 sont des seuils à surveiller.