En début de mois et comme attendu par la communauté financière, la Réserve fédérale américaine a procédé à une nouvelle hausse de 25 points de base de ses taux directeurs pour les porter à 5.25%. Pour de nombreux observateurs, ce nouveau tour de vis monétaire pourrait bien être le dernier d’une séquence de relèvement initiée il y a un an afin de lutter contre l’inflation.
Le pari est en partie gagné comme en témoigne le CPI qui reflue progressivement depuis septembre 2022. En partie seulement car pour vaincre réellement l’inflation sur longue période, les fed funds devraient être au-dessus du CPI Core (hors énergie et alimentation) ce qui n’est pour le moment pas le cas. C’est sans doute l’une des raisons qui font que les probabilités d’une nième hausse de taux lors du prochain comité de juin ressortent encore à 33%, au lieu d’être à des niveaux planchers.

La suite est plus mitigée : d’un côté les membres de la Fed militent pour un maintien des taux directeurs à des niveaux élevés sur l’ensemble de l’année 2023. De l’autre, les investisseurs parient sur un pivot dès cet été avec une baisse des fed funds. Ce scénario nous semble quelque peu optimiste dans la mesure où en l’absence de chocs exogènes (qui feraient chuter les actifs financiers), il n’y a pas de réelles raisons d’entamer un cycle de baisse de taux sachant que l’inflation reste malgré tout largement au-dessus de la cible des 2%.

La parité EURUSD se retrouve ainsi tiraillée par des vents contraires. Après avoir accumulé en débordement des sommets de février à 1.1033 (100.82 en parallèle sur le DXY), elle s’est retournée à la baisse, à l’image des autres devises européennes (GBP, CHF, SEK). Le prochain soutien technique correspond aux points bas de mars à 1.0521. On surveillera le comportement du marché autour de ces niveaux pour se positionner à l’achat en anticipation d’une nouvelle séquence haussière.