Au moment où Pékin reconfine une partie de ses habitants en raison de l’émergence d’un nouveau foyer épidémique au sein de son agglomération, les investisseurs observent avec beaucoup de prudence la réouverture progressive des économies de part et d’autre de l’Atlantique.

En Europe, la création d’un fonds de relance de 750 mds d’euros et l’extension du plan de la BCE (+600 mds jusqu’à «au moins» fin juin 2021) ont été bien accueillis par les marchés. Tout comme le paquet de mesures allemand de 130 mds dans un contexte où la production industrielle d’outre-Rhin a reculé de 17.9% au mois d’avril, le pire score depuis 1991. Reste à savoir si les 27 pourront s’accorder sur une distribution équitable des subventions en « mettant de côté les vieux préjugés » selon la formule d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

Aux Etats-Unis, les chiffres du mois de mai rassurent, en particulier sur le front de l’emploi et de la consommation. La Réserve Fédérale reste néanmoins prudente sur fond de menace d’une deuxième vague de Covid chez l’Oncle Sam, alors que celle-ci voyage déjà dans plusieurs Etats du Sud et de l’Ouest. Le patron de la FED, Jerome Powell, estime toujours la vigueur de la reprise « incertaine ». Et comme elle anticipe une chute de 6.5% du PIB cette année, la banque centrale a même débloqué l’achat de dette obligataire d’entreprises.

De son côté, Donald Trump compromet davantage la fluidité des échanges internationaux en accusant la Chine d’une « tuerie de masse mondiale », tandis que Washington prépare un plan d’investissement dans les infrastructures à hauteur de 1000 mds de dollars.

Graphiquement, pour la seconde fois en trois mois, l’Euro s’est affranchi de son canal baissier de long terme. Pourtant la monnaie unique peine toujours à effacer 1.1285 USD en clôture hebdomadaire. Une résistance-clé qui pourrait encourager un nouveau retracement.