La banque centrale américaine a déclaré que la distribution totale de sa perte nette globale l'année dernière s'élevait à 77,5 milliards de dollars contre 114,6 milliards de dollars l'année précédente. La Fed a réalisé des bénéfices pour la dernière fois en 2022.
La perte déclarée par la banque centrale pour 2024 est un chiffre final audité, et comme la Fed a rompu cette année avec une pratique de plusieurs années consistant à publier un chiffre préliminaire au début de l'année, c'est aussi le premier regard du public sur l'état officiel des finances de la banque centrale.
La perte de la Fed est principalement due à ses efforts pour réduire les niveaux élevés d'inflation. La banque centrale s'autofinance, gagnant de l'argent grâce aux titres qu'elle possède et aux services qu'elle fournit au secteur financier. La loi oblige la Fed à reverser au Trésor américain tout excédent de recettes et, ces dernières années, ces sommes ont été assez importantes.
Mais le paysage a commencé à changer en 2022. Confrontée aux niveaux d'inflation les plus élevés depuis des décennies, la Fed a augmenté de manière agressive la fourchette de ses taux d'intérêt à court terme, depuis des niveaux proches de zéro ce printemps-là jusqu'à un pic de 5,25 %-5,50 % en juillet 2023. Depuis, elle a baissé ses taux d'un point de pourcentage en raison d'une baisse de l'inflation, la politique monétaire étant actuellement en phase d'attente.
La Fed paie les banques, les fonds du marché monétaire et d'autres entreprises éligibles pour qu'ils placent des liquidités auprès d'elle dans le cadre d'opérations techniques visant à gérer son objectif de taux d'intérêt. Ses frais d'intérêt ont augmenté et dépassé ses bénéfices, entraînant des pertes sur papier qui, selon les banquiers centraux, n'affectent pas leur capacité à mener une politique monétaire. (Reportage de Michael S. Derby ; Rédaction de Paul Simao)
