Londres (awp/afp) - Le dollar perd mardi une partie du terrain gagné lundi avec l'annonce de la suspension d'une partie des droits de douane que s'infligent mutuellement Pékin et Washington, les investisseurs restant vigilants pour la suite des tractations.

A l'issue d'un week-end de négociations à Genève, les deux premières puissances mondiales ont conclu lundi une trêve de 90 jours dans leur guerre commerciale.

D'ici au 14 mai, les droits de douane américains sur la Chine devraient être ramenés à 30% (après avoir été propulsés à 145% par l'offensive douanière de Donald Trump) et les surtaxes chinoises sur les Etats-Unis à 10% (là où elles s'élèvent à 125% avec la riposte de Pékin).

Mais "les investisseurs attendent de voir comment les négociations entre les États-Unis et la Chine se dérouleront au cours des 90 prochains jours, et comment celles entre les États-Unis et l'Union européenne évolueront", souligne Kathleen Brooks, de XTB.

La Chine a d'ailleurs fustigé mardi le "harcèlement" des Etats-Unis, lors d'un rendez-vous diplomatique réunissant des dizaines de pays d'Amérique latine, l'occasion pour elle d'appeler à un front commun dans la guerre douanière.

L'analyste de XTB estime aussi que "les inquiétudes persistantes concernant les effets à long terme des droits de douane" sur l'économie américaine "se reflètent dans la performance du dollar".

Les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis pour avril seront d'ailleurs dévoilés plus tard ce mardi.

Les "traders" profitent aussi de l'embellie de lundi pour "prendre des bénéfices à l'ouverture des marchés", relève Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le billet vert perdait 0,23% vis-à-vis de l'euro, à 1,1113 dollar, et reculait de 0,32% par rapport à la livre, à 1,3219 dollar.

Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d'autres grandes monnaies, a perdu plus de 9% entre début mars, mois de l'escalade de l'offensive douanière de Donald Trump, et son point le plus bas le 21 avril.

Depuis, ce même indice a regagné environ 3,7%, ce qui offre "une marge de progression supplémentaire" au dollar pour rebondir, estime Derek Halpenny, analyste chez MUFG.

Au Royaume-Uni, selon des chiffres officiels publiés mardi, la croissance des salaires a légèrement reculé lors des trois premiers mois de l'année, à 5,6%, en même temps que le taux de chômage repartait à la hausse, à 4,5%.

De quoi inciter "la Banque d'Angleterre à continuer de réduire ses taux d'intérêt à son rythme actuel d'une fois par trimestre", estime Ruth Gregory, de Capital Economics.

afp/ib