Les ventes de maisons individuelles neuves aux États-Unis ont augmenté plus que prévu en mars, les acheteurs se précipitant pour profiter de la baisse des taux hypothécaires, mais les perspectives économiques moroses constituent un défi pour la reprise du marché immobilier.

Les ventes de logements neufs ont bondi de 7,4 % pour atteindre un taux annuel corrigé des variations saisonnières de 724 000 unités le mois dernier, leur plus haut niveau depuis septembre 2024, a annoncé mercredi le Bureau du recensement du département du Commerce. Le rythme des ventes pour février a été révisé à la baisse, passant de 676 000 unités à 674 000 unités.

Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse des ventes de logements neufs, qui représentent environ 14 % des ventes immobilières aux États-Unis, à 680 000 unités. Les ventes de logements neufs sont comptabilisées à la signature du contrat. Elles ont augmenté de 6,0 % en glissement annuel en mars.

Le taux moyen des prêts hypothécaires à taux fixe sur 30 ans, très prisés, a baissé à 6,65 % en mars, contre 6,76 % à la fin février, selon les données de l'agence de financement hypothécaire Freddie Mac.

Toutefois, ce taux a depuis augmenté, atteignant la semaine dernière son plus haut niveau en deux mois, à 6,83 %, alors que la politique tarifaire sans cesse changeante du président Donald Trump a attisé les craintes d'un ralentissement de la croissance économique et d'une inflation élevée, ce qui a conduit certains économistes à douter que la Réserve fédérale américaine reprenne ses baisses de taux d'intérêt en juin.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a laissé entendre la semaine dernière que la banque centrale américaine n'était pas pressée de modifier ses taux, mais a averti que la politique commerciale de M. Trump risquait d'éloigner davantage l'inflation et l'emploi des objectifs de la Fed.

Les attaques de M. Trump contre M. Powell, qui ont suscité des inquiétudes quant à l'indépendance de la Fed, ont contribué à la vente massive d'actifs américains, notamment de bons du Trésor, par les investisseurs. Mardi, M. Trump est revenu sur ses menaces de limoger M. Powell, ce qui a fait remonter les prix des actifs et baisser les rendements des bons du Trésor. Les taux hypothécaires suivent le rendement des bons du Trésor à 10 ans, qui servent de référence.

La National Association of Homebuilders a estimé la semaine dernière que la dernière série de droits de douane, notamment la hausse des droits sur les importations chinoises à 145 % et l'imposition d'une taxe de 25 % sur l'acier et l'aluminium étrangers, avait augmenté les coûts de construction de 10 900 dollars par logement. Elle s'attend à un ralentissement des ventes de logements au cours des six prochains mois.

En mars, les ventes de logements neufs ont augmenté dans les régions densément peuplées du sud et du Midwest. Elles ont toutefois baissé dans le nord-est et l'ouest. Le prix médian des logements neufs a baissé de 7,5 % en mars par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 403 600 dollars. La plupart des logements vendus le mois dernier coûtaient moins de 499 999 dollars.

Le stock de logements neufs a augmenté de 0,6 % le mois dernier, pour atteindre 503 000 unités, son plus haut niveau depuis novembre 2007. Au rythme des ventes enregistré en mars, il faudrait 8,3 mois pour écouler l'offre de logements neufs sur le marché, contre 8,9 mois en février. (Reportage de Lucia Mutikani ; édité par Andrea Ricci)