La présidente de la Banque fédérale de réserve de Cleveland, Beth Hammack, a appelé jeudi à la patience en matière de politique monétaire dans un contexte de forte incertitude, et n'a pas exclu des changements de politique monétaire d'ici juin si les données suggéraient que des mesures étaient nécessaires.

« Nous allons surveiller attentivement les données et j'aborde chaque réunion avec un esprit ouvert, sans savoir si nous devons continuer à faire preuve de patience ou si nous devons prendre des mesures », a déclaré Mme Hammack lors d'une interview sur CNBC. « Si nous disposons de données claires et convaincantes d'ici juin, je pense que le comité agira, si nous savons quelle est la bonne voie à suivre à ce moment-là », a-t-elle ajouté.

Mme Hammack s'est exprimée sur les perspectives d'une baisse des taux dans un contexte politique très difficile. De nombreux économistes estiment que le programme commercial du président Donald Trump risque d'alimenter l'inflation, déjà élevée, tout en augmentant le chômage et en freinant la croissance. Certains prévoient même une récession.

Ces perspectives ne facilitent pas la prise de décisions claires pour la Fed, qui est légalement chargée de maintenir l'inflation à un niveau stable et le marché du travail au plein emploi.

De nombreux décideurs politiques, dont M. Hammack, ont fait valoir qu'il fallait désormais attendre de voir comment l'économie réagirait aux changements de politique de M. Trump, même si les marchés financiers anticipent une série de baisses du taux directeur, actuellement compris entre 4,25 % et 4,5 %.

Lorsqu'on lui a demandé si elle pensait que la Fed allait assouplir sa politique lors de la réunion du Comité fédéral de l'open market des 6 et 7 mai, Mme Hammack a semblé fortement opposée à cette idée.

« Je pense qu'il est trop tôt » pour modifier la politique de taux d'intérêt le mois prochain, a déclaré Mme Hammack.

« Je pense que nous devons être patients. Je pense que c'est le moment de nous assurer que nous allons dans la bonne direction », a-t-elle déclaré. « Je préfère prendre notre temps » et voir comment l'économie évolue.

Mme Hammack a également déclaré qu'elle n'avait pas de scénario de base pour l'économie à l'heure actuelle, mais qu'elle envisageait les perspectives en termes de scénarios. (Reportage de Michael S. Derby ; édité par Chizu Nomiyama)