Londres (awp/afp) - La Banque d'Angleterre (BoE) pourrait annoncer une première baisse de taux jeudi après le retour de l'inflation à sa cible, ou opter pour un maintien à leur niveau actuel très élevé face à une croissance persistante des salaires.
Les observateurs attendaient une décision sur le fil du rasoir.
Le marché semble à ce stade "peu convaincu qu'une baisse des taux aura lieu" jeudi, bien qu'un consensus d'économistes interrogés par Bloomberg prévoit une baisse de 25 points de base, précise Kathleen Brooks, analyste chez XTB.
Le taux directeur britannique culmine depuis août 2023 à 5,25%, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008.
Mercredi, la Réserve fédérale (Fed) a, elle, opté à l'unanimité pour maintenir ses taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle ils se trouvent depuis un an, tandis que la Banque du Japon (BoJ) a relevé son taux à 0,25%, après une première hausse en mars.
Inflation à la cible
La Banque d'Angleterre va-t-elle de son côté mettre fin au statu quo sur ses taux dès jeudi?
L'inflation a largement reflué depuis son pic à près de 11% fin 2022, qui avait entraîné une forte crise du pouvoir d'achat au Royaume-Uni. Elle a fondu doucement pour revenir à 2% sur un an, l'objectif de la banque centrale, et s'est maintenue à ce niveau en juin.
De quoi inciter l'institution monétaire à lâcher un peu la bride sur les taux, ce qui pourrait donner un coup de pouce à l'économie et à la croissance, qui reste faiblarde au Royaume-Uni.
A l'occasion de la publication de son rapport de politique monétaire, la BoE doit d'ailleurs revoir ses prévisions de croissance par rapport à celles de mai.
La flambée des taux ces dernières années a pesé sur l'activité des entreprises et sur les finances des ménages: environ 320.000 personnes seraient tombées sous le seuil de pauvreté au Royaume-Uni pour cette raison, selon une récente étude de l'Institute for Fiscal Studies (IFS).
D'autant que des hausses d'impôts ou coupes budgétaires semblent se profiler de la part du nouveau gouvernement travailliste, ce qui risque d'étouffer la reprise.
Lundi, le nouveau gouvernement travailliste britannique a dénoncé un trou massif dans les finances publiques, et averti de "décisions difficiles".
La banque centrale britannique pourrait malgré tout décider de maintenir encore son taux directeur inchangé au regard de la croissance des salaires, qui reste forte au Royaume-Uni et "continue de soutenir les prix", relève Geoff Yu, analyste chez BNY.
Mi-juillet, l'économiste en chef de la BoE, Huw Pill, avait émis des réserves sur l'opportunité de réduire le taux directeur à court terme, mettant particulièrement en garde contre la ténacité de l'inflation dans le secteur des services.
Si la BoE joue de nouveau la carte de la prudence en conservant son taux actuel, elle pourrait cependant ouvrir la voie à une réduction en septembre.
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