MOSCOU (Reuters) - La Russie et la Biélorussie vont mener des exercices militaires conjoints le mois prochain sur le territoire biélorusse afin de se tenir prêts à "repousser une agression extérieure", ont déclaré mardi les deux pays alors que la tension est vive à la frontière de l'Ukraine voisine.

Des troupes et du matériel russes ont commencé à arriver lundi en Biélorussie, qui partage une frontière avec deux pays membres de l'Otan, la Pologne et la Lituanie, et dont le président contesté Alexandre Loukachenko est un proche allié de Moscou.

"L'objectif des exercices est d'affiner les mécanismes visant à anéantir et repousser une agression extérieure au cours d'une opération défensive, de lutter contre le terrorisme et de protéger les intérêts de (la Russie et la Biélorussie)", écrit l'agence russe Interfax en citant le vice-ministre russe de la Défense Alexandre Fomine.

Moscou va déployer sur le territoire biélorusse 12 chasseurs Sukhoi Su-35, deux unités de systèmes de défense antiaérienne S-400 et une batterie de missiles Pantsir, a précisé le responsable russe.

Ce nouveau déploiement de forces dans un pays frontalier de l'Ukraine intervient alors que Kiev et les pays occidentaux accusent la Russie d'avoir massé 100.000 hommes et un arsenal à la frontière orientale de l'Ukraine en vue d'une possible invasion, intention que Moscou a toujours démenti tout en réclamant des garanties pour sa sécurité, dont la non-adhésion de son voisin à l'Otan.

Les exercices, qui dureront une bonne partie du mois de février, consisteront notamment à "détruire des formations armées illégales et des groupes de sabotage et de reconnaissance de l'ennemi", a indiqué le ministère biélorusse de la Défense.

Alexandre Loukachenko a justifié leur tenue en accusant l'Ukraine d'avoir massé des troupes à la frontière de la Biélorussie.

(Reportage de Maxim Rodionov et Vladimir Soldatkin, écrit par Gabrielle Tétrault-Farber ; version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)