par Arshad Mohammed
WASHINGTON, 23 janvier (Reuters) - Le secrétaire d'Etat
américain Antony Blinken a rejeté dimanche les appels en faveur
de sanctions économiques immédiates contre la Russie, estimant
que cela réduirait la capacité de l'Occident à dissuader Moscou
de ne pas attaquer l'Ukraine.
La Russie, qui a déployé des dizaines de milliers de soldats
à la frontière ukrainienne et envoyé des troupes en Biélorussie
pour des exercices militaires conjoints, nie toute intention
belliqueuse. Mais ces manoeuvres suscitent des inquiétudes en
Occident qui a menacé d'imposer de sévères sanctions économiques
à la Russie si elle envahissait notamment l'Ukraine.
"En ce qui concerne les sanctions, le but de ces sanctions
est d'empêcher une agression russe. Et donc si elles sont
déclenchées maintenant, vous perdez l'effet dissuasif", a
déclaré sur la chaîne CNN Antony Blinken.
Le secrétaire d'Etat américain a ajouté que si des troupes
supplémentaires russes entraient en Ukraine de manière
agressive, cela déclencherait une réaction significative.
Le président ukrainien Volodimir Zelenski a déclaré la
semaine dernière au Washington Post qu'il était en faveur de
sanctions immédiates, un point de vue partagé dimanche par
certains élus républicains au Congrès américain.
"Nous devons agir maintenant. Lorsqu'il s'agit de repousser
la Russie, nous devons faire preuve de force et ne pas être dans
une position(...) d'apaisement", a déclaré sur ABC le sénateur
républicain Joni Ernst, membre du Comité des forces armées du
Sénat américain.
Chris Coons, un sénateur démocrate dont le parti est
majoritaire dans les deux chambres du Congrès, a plaidé pour sa
part en faveur de l'adoption d'un texte bipartite pour, dit-il,
"faire preuve de résolution et de détermination et appliquer des
sanctions maintenant". Il a cependant ajouté préférable de
garder en réserve les sanctions les plus fortes.
(Reportage Arshad Mohammed, avec Susan Heavey, version
française Claude Chendjou)