PODGORICA, 30 août (Reuters) - Les Monténégrins ont commencé à se rendre aux urnes dimanche pour des élections parlementaires à l'occasion desquelles ni le parti pro-occidental installé de longue date au pouvoir ni une alliance concurrente pro-serbe et pro-russe ne semblent en mesure de rallier une majorité de sièges.

Le résultat du scrutin déterminera l'avenir politique du président Milo Djukanovic. Il préside le Parti démocrate des Socialistes (PDS) et dirige le Monténégro depuis la désintégration de la Yougoslavie en 1990.

Résolument pro-occidental, Milo Djukanovic a présidé aux efforts du pays pour se porter candidat à l'Union européenne et a joué un rôle clef dans son intégration au sein de l'Otan en 2017.

Selon le centre de Surveillance et de Recherche (Cemi), le taux de participation s'établissait à 54,1% à 13h00, en hausse par rapport aux 39,9% enregistrés lors des précédentes élections il y a quatre ans.

L'élection oppose le PDS à une alliance constituée principalement de partis nationalistes serbes, "Pour le futur du Monténégro", qui plaide pour resserrer les liens du pays avec la Serbie et la Russie.

Emmenée par le professeur universitaire Zdravko Krivokapic, l'alliance a la soutien de la puissante Eglise orthodoxe serbe, qui organise des manifestations quotidiennes contre une loi adoptée en décembre dernier autorisant la saisie par l'Etat de biens religieux dont l'appartenance ne peut pas être prouvée.

Les Monténégrins qui s'identifient comme Serbes représentent environ un tiers des 620.000 habitants du pays.

Lors des précédentes élections de 2016, les autorités avaient déjoué une tentative par des agents russes et un groupe de nationalistes serbes visant à renverser le gouvernement, assassiner Milo Djukanovic et mettre un coup d'arrêt au processus d'accession à l'Otan.

Moscou a plusieurs fois nié toute implication, qualifiant ces accusations d'"absurdes".

Des dirigeants de l'opposition et des organisations de défense des droits de l'homme et de la démocratie accusent Milo Djukanovic et son parti de diriger le pays comme leur propre fief avec des liens avec crime organisé.

Ces derniers rejettent ces accusations et Milo Djukanovic, qui remettra son mandat de président en jeu en 2023, accuse la Russie et la Serbie d'utiliser l'Eglise et l'opposition pro-serbe pour remettre en question l'indépendance du pays. (Fedja Grulovic et Aleksandar Vasovic, version française Gwénaëlle Barzic)