Le satellite de télédétection, appelé "Khayyam", a été lancé par une fusée russe Soyouz depuis le cosmodrome de Baïkonour, le foyer des lancements spatiaux russes situé dans le sud du Kazakhstan, à 08h52 heure de Moscou (0552 GMT) mardi, selon une vidéo diffusée par l'agence spatiale russe Roscosmos sur YouTube.

Téhéran a rejeté les allégations selon lesquelles le satellite pourrait être utilisé par Moscou pour renforcer ses capacités de renseignement en Ukraine, affirmant que l'Iran en aura le contrôle total et l'exploitation "dès le premier jour".

Le Washington Post a rapporté la semaine dernière que les responsables américains sont préoccupés par la coopération spatiale naissante entre la Russie et l'Iran, craignant que le satellite n'aide pas seulement la Russie en Ukraine, mais fournisse également à l'Iran des "capacités sans précédent" pour surveiller des cibles militaires potentielles en Israël et au Moyen-Orient élargi.

L'Iran affirme que le satellite est conçu pour la recherche scientifique, notamment la surveillance des radiations et de l'environnement à des fins agricoles.

La Russie cherche à approfondir ses liens avec l'Iran depuis le 24 février, lorsque le Kremlin a ordonné l'envoi de dizaines de milliers de soldats en Ukraine.

En juillet, le président Vladimir Poutine s'est rendu en Iran lors de son premier voyage international en dehors de l'ancienne Union soviétique depuis le début de la campagne militaire russe en Ukraine.

Pendant son séjour, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré à Poutine que Téhéran et Moscou devaient rester vigilants face à la "tromperie occidentale".

L'espace est un domaine où les États-Unis et la Russie ont traditionnellement maintenu une coopération et des liens solides malgré les tensions géopolitiques entre Moscou et Washington.

Roscosmos et la NASA ont récemment conclu un accord pour transporter leurs astronautes respectifs vers la Station spatiale internationale (ISS), mais Moscou a fait savoir qu'elle envisageait de quitter l'ISS à un moment donné dans le futur.

Poutine a récemment démis de ses fonctions le franc-parleur Dmitry Rogozin à la tête de Roscosmos, le remplaçant par un ancien conseiller en matière de défense dans le cadre d'un remaniement de l'agence.