11 août (Reuters) - L'Ukraine et les autorités prorusses locales se sont mutuellement accusées d'être responsables d'un nouveau bombardement qui a touché jeudi le complexe nucléaire de Zaporijjia, dans le sud du pays.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé jeudi l'arrêt immédiat des activités militaires près de la centrale, la plus grande d'Europe, dont la Russie s'est emparée en mars.

Selon Energoatom, la compagnie nationale de production d'énergie nucléaire d'Ukraine, la zone où se situe la centrale a été frappée cinq fois jeudi. Les tirs n'ont fait aucune victime et les niveaux de radiation sont restés normaux.

Les responsables locaux prorusses affirme que c'est la deuxième fois que l'Ukraine bombarde le site en l'espace d'une journée, une situation qui perturberait la rotation des salariés de la centrale.

Vladimir Rogov, membre de l'administration régionale installée par Moscou, a également écrit sur la messagerie Telegram qu'au moins trois frappes avaient touché une zone où se situe un site de stockage d'isotopes radioactifs.

Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante les affirmations des deux parties.

Le périmètre de la centrale de Zaporijjia déjà été touché par des tirs d'obus le week-end dernier et les deux parties s'en étaient déjà rejetées mutuellement la responsabilité.

La centrale est passée sous le contrôle des forces russes au début de la guerre, après l'invasion du 24 février, mais elle reste exploitée par ses techniciens ukrainiens. Moscou entendrait cependant la couper du reste de l'Ukraine pour alimenter en électricité la Crimée, annexée en 2014.

Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a demandé jeudi à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'envoyer une mission sur place pour évaluer la situation le plus rapidement possible. (Rédaction de Reuters, version française Nicolas Delame, édité par Tangi Salaün)