par Kevin Liffey

LONDRES, 8 décembre (Reuters) - La Russie a déclaré jeudi qu'elle restait déterminée à affirmer son autorité au moins sur la majeure partie des territoires d'Ukraine qu'elle revendique, tout en donnant à penser qu'elle renonçait à d'autres secteurs repris par les forces ukrainiennes.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a paru limiter les revendications territoriales de la Russie aux quatre régions qu'elle a officiellement annexées en octobre à l'issue de référendums rejetés par l'Ukraine, ses soutiens occidentaux et une majorité de pays de l'Onu : Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia.

Moscou ne contrôle totalement aucune de ces régions et Dmitri Peskov a laissé entendre que, dans le cas de Zaporijjia, les Russes renonçaient à tenter de s'emparer des zones qui leur échappent.

Interrogé sur la volonté éventuelle de la Russie de revendiquer d'autres territoires ukrainiens que les quatre "nouvelles régions" de la Fédération, le porte-parole du Kremlin a répondu: "Il n'est pas question de cela. En tout cas, il n'y a eu aucune déclaration à ce sujet. Mais il reste néanmoins beaucoup de travail pour libérer ces territoires. Dans un certain nombre de nouvelles régions de la Fédération de Russie, il y a des territoires occupés qui doivent être libérés."

"Je veux dire une partie de la République de Donetsk, ainsi que ce qui est devenu une partie de la Fédération de Russie (via les annexions) et a été ensuite ré-occupé par les forces ukrainiennes", a-t-il par la suite précisé.

La Russie affiche clairement depuis le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février la volonté de prendre le contrôle total des provinces de Donetsk et Louhansk, qui forment ensemble la région du Donbass et sont en partie aux mains de combattants prorusses depuis 2014. Elle est en revanche plus floue concernant les régions de Kherson et de Zaporijjia alors que son assaut initial sur la capitale Kyiv, dans le nord, puis ceux sur Kharkiv, dans l'est, ou encore Mykolaïv, dans le sud, ont été repoussés.

Si elle entend sécuriser seulement les parties de Zaporijjia qu'elle tenait au moment des référendums organisés par ses soins, alors que la ligne de front n'a quasiment pas bougé depuis des mois dans cette zone, elle renoncerait de facto au tiers Nord de la région, ainsi qu'à la capitale provinciale du même nom, métropole industrielle sur le fleuve Dniepr.

En aval du fleuve, l'armée russe, confrontée à la progression des forces ukrainiennes, a été contrainte en novembre de quitter les territoires de la région de Kherson situés sur la rive droite du Dniepr, y compris la capitale régionale éponyme.

Dans l'est de l'Ukraine, les forces ukrainiennes contrôlent environ 40% de la province de Donetsk et ont repris une petite partie de celle de Louhansk. (Rédaction de Reuters, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)