PARIS, 8 février (Reuters) -

Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont apporté mercredi un soutien appuyé au président ukrainien Volodimir Zelensky, convié à l'Elysée après une visite à Londres et à la veille d'une rencontre avec les Vingt-Sept à Bruxelles.

Au cours d'une déclaration dans le jardin d'hiver de l'Elysée, les trois dirigeants ont souligné l'urgence d'agir de concert pour parvenir, in fine, à la paix.

"Le crime d'agression ne peut être toléré, encore moins par une puissance telle que la Russie", a dit Emmanuel Macron. "La Russie ne peut, ni ne doit, l'emporter."

"Notre volonté est d'accompagner l'Ukraine vers la victoire", a ajouté le chef de l'Etat, affirmant que la France poursuivait "le soutien militaire" nécessaire pour permettre aux Ukrainiens de l'emporter.

Volodimir Zelensky a exprimé sa reconnaissance et réclamé l'envoi à son pays "d'armes nécessaires à la paix", telles que des armements lourds de longue portée, des avions modernes et des chars.

Pour sa part, Olaf Scholz a rendu hommage au "courage" et à la "ténacité" des Ukrainiens, qui résistent à l'invasion russe depuis près d'un an, là où Moscou parle d'"opération militaire spéciale" en Ukraine.

A la suite de cette conférence de presse commune, les trois dirigeants devaient dîner ensemble en petit comité, à quelques heures d'un sommet européen qui s'ouvrira jeudi matin à Bruxelles et auquel participera Volodimir Zelensky.

Le président ukrainien pourrait effectuer le voyage entre Paris et Bruxelles aux côtés d'Emmanuel Macron. "C'est une option", a fait savoir l'Elysée.

Dans un entretien réalisé avant son départ de Kyiv pour sa tournée européenne, Volodimir Zelensky a jugé qu'Emmanuel Macron avait "changé pour de vrai" depuis certaines déclarations faites l'an dernier, lorsque le président français considérait qu'il ne fallait "pas humilier la Russie".

MACRON "A CHANGÉ", DIT ZELENSKY

"Je crois qu'il a changé. Et qu'il a changé pour de vrai cette fois", dit le président ukrainien dans cet entretien accordé au Figaro et au journal allemand Der Spiegel, publié mercredi sur le site du quotidien français.

"Après tout, c'est lui qui a ouvert la porte aux livraisons de chars. Il a aussi soutenu la candidature de l'Ukraine dans l'UE. Je crois que c'était un vrai signal", a ajouté Volodimir Zelensky.

La France a annoncé début janvier la livraison à l'Ukraine de blindés de combat AMX-10 RC.

Depuis, après des semaines d'intenses discussions, les Etats-Unis et l'Allemagne ont décidé de fournir à Kyiv des chars lourds de combat, respectivement Abrams et Leopard.

Kyiv presse désormais ses alliés occidentaux de lui procurer des avions de chasse modernes, en plus d'armes et de munitions supplémentaires. La Grande-Bretagne a indiqué ne pas exclure cette hypothèse et vouloir former des pilotes ukrainiens dès que possible.

(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Jean Terzian)