(Actualisé avec département d'Etat américain, précisions)
par Humeyra Pamuk et Miranda Murray
WASHINGTON/BERLIN, 29 décembre (Reuters) - Les chefs des
délégations russe et américaine prenant part aux négociations
sur le nucléaire iranien se sont rencontrés mercredi à Vienne,
où s'est ouvert lundi un huitième cycle des pourparlers destinés
à raviver l'accord de 2015, un objectif pour lequel Washington
et Moscou disent être en coordination.
Le négociateur en chef de la Russie, Mikhaïl Oulianov, a
déclaré qu'il avait rencontré à deux reprises l'émissaire
spécial américain pour l'Iran, Robert Malley, publiant sur
Twitter des photos montrant les deux représentants assis de part
et d'autre d'une longue table.
Interrogé sur la teneur des échanges, le département d'Etat
américain a indiqué qu'il ne divulguait pas les détails de
conversations diplomatiques.
"Des consultations et une coordination étroites entre les
délégations russe et américaine durant les discussions de Vienne
constituent une condition préalable importante pour progresser
vers le rétablissement du JCPOA", a écrit Mikhaïl Oulianov en
référence au Plan d'action global commun (PAGC, JCPOA en
anglais) signé en 2015 par l'Iran, les Etats-Unis, la Russie, la
Chine et les "E3" - Allemagne, France, Royaume-Uni.
Séparément, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken
s'est entretenu par téléphone avec ses homologues allemand,
français et britannique, ont annoncé ses services. Ils ont
discuté notamment de leurs "préoccupations partagées" sur les
avancées du programme nucléaire iranien.
Le PAGC, qui encadre les activités nucléaires de l'Iran en
échange de la levée des sanctions économiques le visant, a été
dénoncé par l'ancien président américain Donald Trump en 2018.
Depuis, Téhéran s'affranchit par étapes des termes de l'accord,
notamment concernant les limites d'enrichissement d'uranium.
Un nouveau cycle des négociations indirectes visant à
ramener l'Iran et les Etats-Unis dans l'accord s'est ouvert
lundi à Vienne. Téhéran se focalise désormais sur un seul pan de
l'accord, la levée des sanctions économiques, alors même que des
voix dénoncent des avancées de son programme nucléaire que le
PAGC était destiné à empêcher.
Washington a exprimé mardi sa prudence face aux commentaires
optimistes de l'Iran et de la Russie sur l'avancée des
discussions, estimant qu'il était encore trop tôt pour dire si
Téhéran avait repris les négociations avec un esprit
constructif.
D'après un haut représentant américain, le président
américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine
devraient discuter du nucléaire iranien lors de leur entretien
téléphonique prévu jeudi.
"Les Etats-Unis, nos partenaires européens et les Russes
sont en coordination assez étroite à Vienne, travaillant
ensemble de manière plutôt constructive", a-t-il dit mercredi
sous couvert d'anonymat.
(Reportage Miranda Murray à Berlin, Humeyra Pamuk et Trevor
Hunnicutt à Washington; version française Matthieu Protard et
Jean Terzian)