PARIS/MOSCOU, 19 août (Reuters) - Le président Vladimir Poutine a donné son accord pour l'envoi d'une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, rapporte vendredi l'Elysée.

La présidence française précise que les deux dirigeants se reparleront dans les prochains jours, à la suite d'échanges techniques, avant le déploiement de cette mission dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située près de la ligne de front et théâtre de bombardements réguliers dont Moscou et Kyiv se rejettent la responsabilité.

"Le Président de la Fédération de Russie a indiqué au Président de la République son accord pour le déploiement de cette mission et les modalités évoquées", indique l'Elysée dans un communiqué.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a souligné lors de cet entretien qui a eu lieu à l'initiative de son homologue français que les bombardements ukrainiens près de la centrale occupée par l'armée russe depuis le mois de mars risquaient de provoquer une "catastrophe de grande ampleur qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires".

En visite vendredi à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a une nouvelle fois réclamé la démilitarisation du périmètre de la centrale nucléaire, une idée jusqu'à présent rejetée par Moscou.

Il a aussi demandé à la Russie de renoncer à son projet de connecter la centrale de Zaporijjia au réseau électrique russe pour alimenter la péninsule de Crimée voisine, qu'elle a annexée en 2014.

"Il est évident que l'électricité produite à Zaporijjia est de l'électricité ukrainienne et elle est indispensable au peuple ukrainien, en particulier l'hiver. Et ce principe doit être pleinement respecté", a déclaré le secrétaire général des Nations unies.

Seuls deux des six réacteurs de la centrale sont encore en activité.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine s'est aussi plaint auprès d'Emmanuel Macron des difficultés rencontrées par la Russie pour exporter sa production alimentaire, notamment céréalière, et ses engrais en raison des sanctions occidentales.

(Rédigé par Tangi Salaün)