KYIV, 27 novembre (Reuters) - Des signes indiquent que
les forces russes pourraient se préparer à quitter la centrale
nucléaire de Zaporijjia, dont elles se sont emparées en mars, a
déclaré dimanche le président de la compagnie nationale de
production d’énergie nucléaire d’Ukraine.
Un tel retrait constituerait un changement majeur dans la
région partiellement occupée de Zaporijjia, au sud-est du pays,
où la ligne de front n'a pratiquement pas bougé depuis des mois.
Les bombardements répétés autour de la centrale ont fait
naître la crainte d'une catastrophe nucléaire.
"Ces dernières semaines, nous recevons effectivement des
informations sur des signes indiquant qu'ils se préparent
peut-être à quitter la (centrale)", a déclaré Petro Kotin,
président d'Energoatom, à la télévision nationale.
"Tout d'abord, il y a un très grand nombre d'informations
dans les médias russes selon lesquelles il vaudrait la peine de
quitter la (centrale) et peut-être en remettre le contrôle à
l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)", a-t-il
ajouté, en référence à l'organisme de surveillance nucléaire des
Nations unies.
"On a l'impression qu'ils font leurs valises et volent tout
ce qu'ils peuvent."
Depuis des mois, la Russie et l'Ukraine, qui a été le
théâtre du pire accident nucléaire au monde à Tchernobyl en
1986, s'accusent mutuellement de bombarder la centrale de
Zaporijjia, qui ne produit plus d'énergie.
Petro Kotin a précisé qu'il était trop tôt pour parler de
départ : "Nous ne le voyons pas maintenant, mais ils se
préparent (à partir)".
"Tout le personnel (ukrainien) a l'interdiction de passer
les postes de contrôle et de se rendre en territoire ukrainien
(contrôlé)."
Le chef de l'AIEA a rencontré une délégation russe à
Istanbul le 23 novembre pour discuter de la mise en place d'une
zone de protection autour de la centrale, la plus grande
d'Europe, afin d'éviter une catastrophe nucléaire.
Zaporijjia fournissait environ un cinquième de l'électricité
ukrainienne.
(Reportage Felix Hoske et Pavel Polityuk; rédigé par Tom
Balmforth ; Version française Kate Entringer)