KYIV (Reuters) - Des signes indiquent que les forces russes pourraient se préparer à quitter la centrale nucléaire de Zaporijjia, dont elles se sont emparées en mars, a déclaré dimanche le président de la compagnie nationale de production d'énergie nucléaire d'Ukraine.

Un tel retrait constituerait un changement majeur dans la région partiellement occupée de Zaporijjia, au sud-est du pays, où la ligne de front n'a pratiquement pas bougé depuis des mois.

Les bombardements répétés autour de la centrale ont fait naître la crainte d'une catastrophe nucléaire.

"Ces dernières semaines, nous recevons effectivement des informations sur des signes indiquant qu'ils se préparent peut-être à quitter la (centrale)", a déclaré Petro Kotin, président d'Energoatom, à la télévision nationale.

"Tout d'abord, il y a un très grand nombre d'informations dans les médias russes selon lesquelles il vaudrait la peine de quitter la (centrale) et peut-être en remettre le contrôle à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)", a-t-il ajouté, en référence à l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies.

Depuis des mois, la Russie et l'Ukraine, qui a été le théâtre du pire accident nucléaire au monde à Tchernobyl en 1986, s'accusent mutuellement de bombarder la centrale de Zaporijjia, qui ne produit plus d'énergie.

Petro Kotin a précisé qu'il était trop tôt pour parler de départ : "Nous ne le voyons pas maintenant, mais ils se préparent (à partir)".

"Tout le personnel (ukrainien) a l'interdiction de passer les postes de contrôle et de se rendre en territoire ukrainien (contrôlé)."

Le chef de l'AIEA a rencontré une délégation russe à Istanbul le 23 novembre pour discuter de la mise en place d'une zone de protection autour de la centrale, la plus grande d'Europe, afin d'éviter une catastrophe nucléaire.

Zaporijjia fournissait environ un cinquième de l'électricité ukrainienne.

(Reportage Felix Hoske et Pavel Polityuk; rédigé par Tom Balmforth ; Version française Kate Entringer)