(Répétition technique, texte sans changement)

par John Irish

PARIS, 26 janvier (Reuters) - Des représentants russes, ukrainiens, allemands et français se réunissent ce mercredi en "format Normandie" à Paris, une première depuis plus de six mois, alors que la Russie multiplie les manoeuvres militaires à la frontière de l'Ukraine, laissant planer la menace d'une invasion.

Kiev a accusé Moscou de chercher à semer la panique avec l'envoi en cours d'unités d'artillerie et de parachutistes en prévision d'exercices militaires en Biélorussie, à la frontière Nord de l'Ukraine, qui s'ajoute au déploiement de dizaines de milliers de soldats ces derniers mois le long de la frontière orientale du pays. Des manoeuvres d'artillerie sont également programmées ce mercredi dans la région de Rostov, dans le sud de la Russe, a déclaré le ministère russe de la Défense.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, a estimé mercredi que la Russie n'avait pas pour le moment massé suffisamment de troupes pour lancer une offensive de grande ampleur contre son pays, mais il n'a pas exclu que cela se produise à l'avenir.

La Russie a déjà annexé la péninsule de Crimée en 2014 et elle fournit depuis huit ans un soutien militaire et politique aux séparatistes de la région du Donbass.

Aucune des menaces de rétorsion ou de sanctions brandies par les pays occidentaux n'ont jusqu'à présent convaincu la Russie d'alléger son dispositif militaire aux frontières de l'Ukraine, Moscou exigeant au préalable des garanties pour sa sécurité, en particulier la fin de l'expansion de l'Otan vers l'Est.

Après des pourparlers infructueux entre les chefs de la diplomatie russe et américaine à Genève, la France tente de relancer les réunions en "format Normandie" à l'origine du "protocole de Minsk" signé en 2014, qui était censé ramener la paix dans l'Est de l'Ukraine, même s'il est resté très largement lettre morte.

JUGER DU SÉRIEUX DES RUSSES

Les représentants des quatre pays s'entretiennent à la mi-journée et devraient s'exprimer devant la presse en début d'après-midi.

Sans se faire d'illusions sur l'issue des discussions, le directeur de cabinet du président ukrainien Volodimir Zelenski, Andriy Yermak, a jugé qu'il s'agissait d'un "signal fort" de la volonté de ces pays de trouver une solution pacifique dans l'est de l'Ukraine.

Pour les Européens, les rencontres en "format Normandie" sont un moyen de maintenir une forme de dialogue avec Moscou sans s'aligner totalement sur les Etats-Unis et l'Otan. Mais leur marge de manoeuvre est limitée, la Russie ayant indiqué à plusieurs reprises qu'elle n'entendait négocier une nouvelle architecture de sécurité en Europe qu'avec les Etats-Unis.

Paris espère néanmoins pousser en avant quelques initiatives susceptibles de faire baisser la tension. Une source à l'Elysée a évoqué des discussions sur un calendrier prévoyant la mise en place de mesures humanitaires avant d'éventuelles négociations politiques sur le statut du Donbass, tout en reconnaissant que la réunion de ce mercredi permettrait surtout de juger de la volonté des Russes de négocier.

"Soit le président Poutine décide de jouer la tension maximale sur tous les dossiers avec nous, auquel cas il sera très difficile de progresser dans le groupe Normandie, soit il juge que dans le contexte actuel de très haute volatilité, il est utile d'amorcer quelque part une forme de désescalade", a souligné la source. (Reportage de John Irish, version française Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse)