L'Europe est encore « loin » d'envisager le déploiement de troupes en Ukraine, ont affirmé samedi le chancelier allemand Friedrich Merz et la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Selon eux, toutes les initiatives actuelles visent à obtenir un cessez-le-feu inconditionnel de la part de la Russie.
« L'étape suivante doit être la clarification du format des pourparlers de paix, ainsi que la définition des garanties de sécurité qui pourraient, un jour, s'avérer nécessaires pour l'Ukraine », a déclaré M. Merz, qualifiant ces questions d'imprévisibles à ce stade.
« Il n'y a aucune raison d'évoquer [le déploiement de troupes] pour le moment, nous en sommes très loin. Nous voulons que les armes se taisent, que les tueries cessent... Ce sont là les priorités auxquelles nous nous consacrons aujourd'hui, et à aucune autre », a-t-il ajouté.
Les dirigeants de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne, accompagnés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, se sont réunis en marge d'un sommet en Albanie vendredi pour discuter de la situation. Ils ont également contacté le président américain Donald Trump, qui a annoncé samedi qu'il s'entretiendrait lundi avec le président russe Vladimir Poutine.
Giorgia Meloni n'a pas participé à cette réunion -- une absence interprétée par la presse italienne comme un camouflet délibéré, certains suggérant que le président français Emmanuel Macron n'aurait pas souhaité sa présence.
Samedi, Mme Meloni a assuré aux journalistes que l'Italie restait ouverte à toute initiative internationale visant à mettre fin au conflit, tout en mettant en garde contre les divisions au sein de l'Occident.
« L'unité occidentale a été notre plus grande force depuis le début de l'invasion russe », a-t-elle déclaré. « Dans une période aussi délicate, il est crucial de mettre de côté les différends personnels susceptibles de fragiliser cette unité. »
« DES POURPARLERS EN DESSOUS DES ATTENTES »
L'Union européenne travaille à un nouveau train de sanctions pour accentuer la pression sur Moscou, après que les premiers pourparlers directs entre la Russie et l'Ukraine en trois ans, jeudi à Istanbul, n'ont pas abouti à un cessez-le-feu -- bien que la Russie ait accepté de poursuivre les échanges.
« Les discussions d'hier à Istanbul se sont conclues en deçà de nos attentes, malgré la posture extrêmement constructive des négociateurs ukrainiens », a estimé M. Merz.
La position de M. Merz sur les troupes de maintien de la paix rejoint celle de son prédécesseur Olaf Scholz, qui privilégiait également la recherche d'un accord de paix à toute discussion sur un engagement militaire au sol.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'est quant à lui montré ouvert à l'envoi de troupes de maintien de la paix, mais uniquement avec le soutien d'une garantie de sécurité américaine pour les pays européens.
La Russie a, à plusieurs reprises, rejeté l'idée que des soldats issus de pays membres de l'OTAN soient stationnés en Ukraine.