KYIV, 4 février (Reuters) -

Cinq civils ont été tués mardi par un tir de missile balistique russe sur le centre de la ville d'Izioum, dans le nord-est de l'Ukraine, ont rapporté les autorités régionales.

Au moins 38 personnes ont également été blessées.

La mairie de la ville, située dans l'oblast de Kharkiv, a été partiellement détruite, a déclaré le gouverneur de la région, Oleh Syniehoubov.

Une adolescente de 15 ans figure parmi les blessés et trois personnes ont dû subir une intervention chirurgicale, a-t-il ajouté dans un message sur Telegram.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a dénoncé sur le réseau social X une "brutalité intolérable".

Selon Oleh Syniehoubov, aucune installation militaire ne se trouve dans le secteur visé. Le missile a directement touché un bâtiment administratif, en a endommagé un autre ainsi que des immeubles d'habitation.

Izioum, occupée plusieurs mois par la Russie au début de son invasion à grande échelle de l'Ukraine il y a près de trois ans désormais, a subi des destructions considérables.

Après la reprise de la ville en septembre 2022 par les forces ukrainiennes, les autorités de Kyiv ont annoncé y avoir découvert des fosses communes et dénoncé des crimes de guerre russes, accusations rejetées par Moscou.

L'armée ukrainienne a également annoncé mardi avoir abattu 37 drones sur 65 lancés par la Russie au cours de la nuit.

La Russie a notamment attaqué un dépôt dans la région de Dnipro et causé d'importants dégâts, selon la société nationale des chemins de fer ukrainiens Ukrzaliznytsia.

L'attaque a également provoqué des incendies dans trois entreprises de la région centrale de Tcherkasy, a précisé le gouverneur régional, Ihor Tabourets, sur l'application de messagerie Telegram.

DOUZE ENFANTS UKRAINIENS RAPATRIÉS

La présidence ukrainienne a de son côté annoncé que douze enfants ukrainiens enlevés de force par la Russie avaient été rapatriés dans le cadre d'une initiative lancée par le chef de l'Etat.

La commissaire russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, a dit ne pas avoir d'informations sur ce dossier. Elle a cependant souligné que la réunification familiale se faisait parfois en coopération avec l'Ukraine, en impliquant des médiateurs internationaux et sans intervention des agences gouvernementales.

Depuis le début de la guerre, Moscou et Kyiv ont procédé à plusieurs échanges d'enfants pour les réunir avec leurs familles. Kyiv a récupéré jusqu'ici 388 enfants, d'après les chiffres du ministère ukrainien de la Réintégration.

Selon l'Ukraine, qui considère qu'il s'agit d'un crime de guerre, plus de 19.500 enfants ukrainiens ont été conduits de force en Russie ou dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie depuis le début du conflit. Moscou assure avoir voulu protéger les enfants.

En mars 2023, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de Maria Lvova-Belova et du président russe Vladimir Poutine en les accusant de transfert forcé d'enfants, une décision "inacceptable" pour le Kremlin. (Rédigé par Anastasiia Malenko, version française Noémie Naudin et Jean-Stéphane Brosse)