SINGAPOUR, 11 décembre (Reuters) - La Chine a emprisonné au moins 48 journalistes cette année, plus que tout autre pays au monde, et remplace la Turquie en tête de la liste noire des Etats les plus répressifs envers la profession, selon un rapport du Comité de protection des journalistes (CPJ) publié mercredi.

Les données compilées par le CPJ montrent que 250 journalistes ont été emprisonnés cette année à travers le monde, contre 255 en 2018.

La Turquie occupe la deuxième place avec 47 journalistes incarcérés en 2019 (contre 68 l'année précédente). Suivent l'Arabie saoudite et l'Egypte (26 chacun), l'Erythrée (16), le Vietnam (12) et l'Iran (11).

En Chine, souligne le CPJ, "le nombre n'a cessé d'augmenter depuis que le président Xi Jinping a consolidé le contrôle politique qu'il exerce sur le pays".

"La répression dans la province du Xinjiang - où un million de membres de groupes ethniques musulmans ont été envoyés dans des camps d'internement - a conduit à l'arrestation de dizaines de journalistes", ajoute le comité basé à New York.

A Pékin, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré lors de son point de presse que les institutions basées aux Etats-Unis n'avaient aucune crédibilité.

Interrogée sur le nombre de journalistes détenus en Chine, elle a répondu qu'elle ne pouvait donner de chiffres mais a ajouté que l'état de droit prévalait en Chine et que nul n'était au-dessus de la loi.

GRAPHIQUE (en anglais) Journalistes détenus dans le monde https://tmsnrt.rs/2PdKqln (Gerry Doyle version française Henri-Pierre André)